Les Calathea sont des plantes d’intérieur au feuillage incroyablement coloré et dont la beauté attire de nombreuses personnes dans le monde fabuleux des plantes d’intérieur. Je n’échappe pas à cette tendance, puisque c’est un Calathea qui m’a fait plonger dans cette passion : le Calathea musaica.
Les Calathea, et plus globalement les plantes de la famille des Marantacées, sont réputées pour être aussi belles que caractérielles, délicates. Le Calathea musaica est l’un des plus robustes et convient aux jardiniers débutants qui n’ont pas peur d’un petit challenge. Lumière, arrosage, rempotage… Retrouvez tous les conseils d’entretien dans ce guide.
Au sommaire dans cet article
ToggleGuide express : points essentiels pour jardiniers pressés
Parce que nous n’avons pas toujours le temps de lire un article dans le détail, ou bien que nous cherchons juste une information précise, voici un récapitulatif pour entretenir le Calathea musaica en intérieur. Pour tous les détails et des conseils supplémentaires, n’hésitez pas à poursuivre votre lecture.
Nom scientifique | Calathea musaica |
Nom commun français | Calathea mosaïque, Calathea ‘Network’ |
Famille | Marantacées |
Origines | Brésil |
Dimensions | Jusqu’à 30 cm de haut |
Exposition | Lumineuse à tamisée, mais à l’abri des rayons du soleil de midi |
Températures | 18-25°C (min : 10°C ; max : 30-32°C) |
Arrosage | Lorsque le substrat est sec en surface |
Humidité ambiante | 50 % minimum |
Substrat | Drainant (un terreau pour plantes vertes additionné de perlite convient) |
Engrais | Pendant la période de croissance |
Toxicité | Non |
Multiplication | Division de motte, semis |
Reconnaître le Calathea musaica
Un motif bien particulier
Le Calathea musaica, parfois vendu sous le nom de Calathea Network, appartient à la famille des Marantacées. Originaire du sud du Brésil, il est très simple à reconnaître. Il pousse en touffe de feuilles vert tendre à moyen, aux marques caractéristiques : des lignes vert sombre qui dessinent des motifs très fins qui rappellent les carreaux de mosaïque. D’où son nom.
Son feuillage possède une autre caractéristique, qu’il partage avec toutes les Marantacées : il danse ! Oui, oui, vous m’avez bien lu.
Jeune feuille de Calathea musaica en train de se dérouler
Le Calathea musaica est facilement identifiable au motif de ses feuilles
Un phénomène curieux
Les feuilles des Marantacées bougent toutes seules au cours de la journée. La nuit, les feuilles ont tendance à se redresser en position verticale, comme des mains en prière. Ce qui vaut aux Maranta, cousine des Calathea, le surnom de plante prieuse ou plante dormeuse. Une fois qu’il fait jour, les feuilles reviennent en position horizontale.
Ce phénomène étrange s’appelle nyctinastie et s’active en fonction de la quantité de lumière (jour/nuit) et de la température. Les scientifiques ne savent pas encore à quoi sert ce mouvement. L’une des hypothèses les plus soutenues serait que les plantes, qui vivent naturellement en sous-bois, se débarrasseraient des débris tombés de la canopée dans la journée. Une manière d’optimiser leur photosynthèse en nettoyant leurs feuilles et d’enrichir leur sol.
D’ailleurs, vous saviez que l’oxalis pourpre (Oxalis triangularis) aussi suit ce mécanisme ? Ses folioles se referment vers le bas la nuit, comme un parapluie fermé.
Une floraison discrète et élégante
À l’exception du Calathea crotata, les Calathea sont cultivés pour leur feuillage et réputés pour ne fleurir que rarement en intérieur. Je ne suis pas d’accord. Mes Calathea musaica fleurissent généreusement tous les ans, généralement entre février et avril. Mais leurs fleurs sont très discrètes.
Elles poussent sous forme d’inflorescence vert pâle, qui s’élèvent juste au ras du sol, sous les feuilles. Une série de petites fleurs blanches, aux pétales nacrés, se déploient les unes après les autres.
Je les guette dès la fin janvier. C’est, pour moi, l’un des premiers signes du printemps qui revient.
La floraison du Calathea musaica passe souvent inaperçue, sous le feuillage
Détails de l’inflorescence du Calathea musaica
Où installer le Calathea musaica dans notre intérieur ?
Les Calathea sont des plantes de sous-bois et il est souvent recommandé de les garder à l’abri du soleil, voire de les considérer comme des plantes d’ombre. Ceux qui donnent ces conseils sont ceux qui nous disent que les Calathea sont des plantes à croissance lente.
Faux et faux ! Voyons où l’installer pour que votre Calathea musaica s’épanouisse pleinement.
Exposition
Le Calathea musaica est certes une plante de sous-bois, mais sous les tropiques. Donc avec un soleil bien plus intense que sous les latitudes de la France métropolitaine. Pour vous donner une idée, il fait vraisemblablement plus lumineux sous les frondaisons d’une forêt tropicale que dans votre salon.
Le Calathea musaica préfère une place à proximité d’une fenêtre orientée vers l’est ou vers l’ouest avec, pourquoi pas, quelques rayons de soleil direct en début ou en fin de journée. Les miens sont devant des fenêtres orientées vers l’est, avec du soleil jusqu’à 10h.
Il pourra se contenter d’une exposition plus tamisée, comme on le lit parfois. Mais sa croissance sera fortement ralentie. Par exemple, lorsque mon Calathea musaica était à l’ombre, je m’estimais heureuse avec trois ou quatre nouvelles feuilles à l’année. Devant la fenêtre ? Je peux espérer jusqu’à quinze nouvelles feuilles si l’été est ensoleillé ! Rien à voir comme rythme de croissance, n’est-ce pas ?
Températures
Le Calathea musaica fait partie des plantes frileuses, qui doivent impérativement passer l’hiver à l’intérieur. Il se plait entre 18 et 25 °C, des températures favorables à sa croissance. Parfait pour rester dans notre salon ou notre bureau. Et il tolère jusqu’à 30-32°C durant les canicules sans trop de souci, tant que l’arrosage est adapté.
Il est donc tout à fait possible de sortir le Calathea musaica au balcon en été. Faites attention à faire une transition en douceur, pour éviter les coups de soleil, et installez-le, à terme, à l’ombre d’un arbre ou du parasol. Il profitera ainsi d’une belle cure de lumière sans abîmer ses feuilles.
Gardez par contre un œil sur le thermomètre à l’approche de l’automne. En dessous de 15°C, il ne fait plus assez chaud pour le Calathea musaica, qui va se préparer à entrer en dormance. Et des températures inférieures à 10°C peuvent lui être fatales. Veillez à le rentrer suffisamment tôt pour permettre une transition en douceur vers l’intérieur.
Humidité ambiante
Les Calathea sont réputés avoir besoin d’une très forte humidité ambiante. Je peux vous confier un secret ? Je n’ai aucun système d’humidification, en dehors d’installer mes plantes en groupe, ce qui répond plus à un côté esthétique et une optimisation de place qu’autre chose.
Non, vous n’avez pas absolument besoin d’investir dans un humidificateur ou tout autre système pour augmenter l’humidité ambiante de votre appartement pour avoir des Calathea. En particulier pour le Calathea musaica, qui est plutôt robuste. Généralement, les rassembler et être régulier sur l’arrosage suffisent.
Cependant, une petite mise en garde. Si votre humidité ambiante est régulièrement inférieure à 50-60 %, votre Calathea musaica aura souvent le bout des feuilles un peu bruni et sec. La feuille parfaite n’existe pas, mais certains jardiniers n’apprécient pas cela. L’astuce, dans ce cas, est d’installer votre Calathea musaica dans une pièce naturellement humide, comme la salle de bain (à condition qu’il y ait assez de lumière pour lui bien sûr).
Toxicité
Comme la plupart des Marantacées, le Calathea musaica n’est pas une plante toxique. Elle est donc tout indiquée si vous partagez votre espace avec de petites créatures curieuses et joueuses (animaux, enfants en bas âge).
Mise en scène du Calathea musaica
Le Calathea musaica n’est pas une plante très haute (jusqu’à 30 cm environ en pot). Mais avec l’âge, il peut devenir massif. C’est quand il prend des propositions imposantes que je le trouve particulièrement beau en solitaire. Dans une belle poterie, il habillera un coin de pièce sans souci. Attendez-vous alors à recevoir des compliments à chaque visiteur.
Mais quand il est petit, je préfère installer le Calathea musaica au milieu d’autres plantes. Je l’associe alors avec des feuillages sombres, pour faire ressortir son motif, ou bien des feuillages plus délicats qui seront mis en valeur par ses grandes feuilles.
Le Calathea musaica apprécie un peu de soleil direct en début ou fin de journée
Le Calathea musaica peut devenir la pièce maîtresse de votre décor
Comment prendre soin du Calathea musaica en intérieur ?
Une fois que vous avez trouvé la bonne place pour votre Calathea musaica, celle qui le met en valeur et lui convient en termes de lumière, il est temps de s’intéresser à la manière d’en prendre soin. Et malgré tout ce que l’on peut entendre sur le sujet, il est assez facile de lui faire plaisir.
Arrosage
Qualité de l’eau
L’une des recommandations les plus courantes au sujet de l’arrosage du Calathea musaica, et des Calathea en particulier, est de ne pas arroser à l’eau calcaire.
Secret n° 2 : j’arrose toutes mes plantes à l’eau du robinet, Calathea compris, et tout le monde va bien. Et je suis loin d’avoir une eau douce ! Mais, si vous avez la possibilité de les arroser à l’eau de pluie, ou une autre eau sans calcaire ni chlore, allez-y. Mais ce n’est pas indispensable.
En revanche, je ne peux que vous recommander d’arroser le Calathea musaica avec une eau à température ambiante. Vous éviterez les chocs thermiques au niveau des racines, surtout en hiver, qui peuvent endommager le feuillage et stopper ponctuellement la croissance de votre plante.
Fréquence d’arrosage
Le Calathea musaica apprécie un sol frais, mais reste sensible à la pourriture des racines. Il lui faut donc des arrosages généreux, légèrement espacés, mais le sol ne doit jamais rester gorgé d’eau.
Je préfère intervenir quand le substrat est sec en surface et réaliser un arrosage par le bas. Cette manière, qui peut demander un peu de manipulation supplémentaire et donc du temps, permet de s’assurer que l’intégralité du substrat est humide.
Ce n’est pas indispensable (je ne le fais pas avec celui du bureau par exemple), mais je trouve que les Calathea en général apprécient cette manière de faire. Si vous arrosez par le haut, soyez généreux, de manière à ce que l’eau s’écoule par les trous de drainage, pour vous assurer que tout le substrat soit mouillé. Attention à bien vider la soucoupe ou le cache-pot par la suite pour éviter de noyer les racines.
Rempoter le Calathea musaica
Le Calathea musaica n’est pas un grand fan du rempotage, principalement parce qu’il n’aime pas que l’on touche à ses racines.
Mais, pour les jeunes sujets, un rempotage régulier est indispensable pour suivre son rythme de croissance, de préférence au printemps, lorsque les nouvelles pousses comment à sortir.
Une fois que la plante est plus âgée et plus “installée”, il est possible de réduire le rythme, voire de se contenter d’un surfaçage pour les très gros sujets difficiles à manipuler.
Côté pot
Pas de recommandation particulière pour le Calathea musaica, à l’exception de s’assurer de la présence de trous de drainage au fond pour permettre l’évacuation du surplus d’eau.
Gardez à l’esprit que les pots en matières imperméables (plastique, céramique) retiennent l’humidité du sol plus longtemps, ce qui peut être pratique si vous n’avez pas la possibilité d’arroser très souvent.
Côté substrat
Le Calathea musaica préfère un sol qui retient l’humidité, mais avec suffisamment de drainage pour éviter que l’eau ne stagne et n’abîme ses racines. Il est tout à fait possible d’utiliser un terreau pour plantes vertes de bonne qualité, auquel vous ajouterez jusqu’à 20 % d’éléments drainants (perlite, sable de Loire, écorces de pin de petit calibre…).
Si vous préférez un mélange spécialisé, vous trouverez auprès de certaines boutiques spécialisées des mélanges “Marantacées”. Je ne les ai pas encore testés, mais ils sont censés être composés exprès pour cette famille. Cela peut-être une solution si votre Calathea musaica ne se plait pas dans votre mélange habituel.
Enfin, vous pouvez réaliser votre propre mélange. Voici le ménage que j’utilise pour mes Marantacées :
- 30 % de terreau universel
- 30 % de fibres de coco broyées
- 10 % de pouzzolane de petit calibre
- 10% d’écorces de pin de petit calibre
- 5 % de perlite
- 5 % de vermiculite
- 5% de charbon horticole
- 5% de compost
Gardez à l’esprit qu’elle correspond à ma manière de jardiner, notamment à mon exposition, l’utilisation systématique de pot en terre cuite et mon rythme de vie. Testez-le sur une ou deux plantes et observez. Vous devrez peut-être y apporter quelques modifications pour qu’il vous convienne mieux.
Engrais
Le Calathea musaica n’est pas une plante particulière gourmande. Néanmoins, l’apport d’engrais durant la période de croissance lui permettra de refaire ses réserves après la floraison et de soutenir la production de nouvelles feuilles.
Si vous avez installé votre Calathea dans un espace ombragé et votre plante a une croissance plutôt lente, vous pouvez espacer les doses un peu plus que les recommandations du fabricant. Mais en règle générale, suivez les dosages et fréquences recommandées. Elles sont calculées pour une utilisation optimale.
Maladies et ravageurs
Ravageurs
Le Calathea musaica est plutôt robuste par rapport à la majeure partie des Calathea, y compris face aux ravageurs. Les acariens sont leurs principaux prédateurs en intérieur, en particulier lorsque nous ne les arrosons pas assez.
Les thrips ou les cochenilles farineuses peuvent aussi les attaquer, principalement lorsque l’entretien n’est pas adapté et les plantes fragilisées. Mais je dois avouer que ces insectes préfèrent, chez moi, les Calathea à feuilles fines, comme le C. leopardina ou le C. lietzei ‘White Fusion’.
Observez et nettoyez régulièrement les feuilles de votre Calathea musaica. De cette manière, vous pourrez repérer une invasion dès le début, lorsqu’elle est encore facilement maîtrisable. Vous enlèverez aussi la poussière des feuilles, optimisant ainsi la photosynthèse de votre plante.
Maladies
La seule maladie courante chez le Calathea musaica est la pourriture des racines. Elle apparait en cas de sol gorgé d’eau sur des temps trop longs, qui conduit à l’asphyxie des racines.
En utilisant un sol suffisamment drainant et en veillant à ne pas laisser de l’eau dans la soucoupe après l’arrosage, vous ne devriez pas avoir de souci.
Multiplication du Calathea musaica
La manière la plus simple de multiplier les Calathea reste la division. Lorsque du rempotage du Calathea musaica, vous pouvez diviser la motte racinaire en plusieurs morceaux. Vous pouvez alors rempoter chaque “morceau” dans un pot individuel, dans votre substrat pour Calathea.
Arrosez généreusement et gardez au chaud et à la lumière. Vous saurez que vos nouvelles plantes sont reparties lorsque vous verrez apparaître les premières nouvelles pousses. Cela peut prendre un peu de temps, le temps que chaque plante refasse un réseau de racines suffisant.
Il est aussi possible de semer les graines du Calathea musaica. Cependant, la probabilité de trouver des graines est assez faible. Il est bien plus rapide de le diviser (sans compter que la pollinisation des fleurs, en intérieur, doit être faite à la main).
Conseils et astuces
Lorsque le Calathea musaica a soif
Le Calathea musaica est moins dramatique que d’autres espèces et variétés de Marantacées lorsqu’il a soif. Mais vous le verrez quand même. Ses feuilles sont légèrement tombantes et tendent à s’enrouler au bout. Le mouvement des feuilles (nyctinastie) est réduit, voire s’arrête complètement.
Lorsque le Calathea musaica perd toutes ses feuilles
Lorsque les conditions de culture ne sont pas adaptées, les Calathea ont la vilaine habitude de perdre toutes leurs feuilles. Le Calathea musaica est plus tolérant et réagit rarement de manière aussi extrême. C’est pourquoi il est idéal lorsque vous commencez cette famille.
Néanmoins, il peut perdre un nombre significatif de feuilles. Ne paniquez pas, votre plante n’est pas en train de mourir. Elle est simplement en train de se mettre en dormance. Elle possède des tubercules dans ses racines, qui lui permettent d’attendre des jours meilleurs.
La première chose à faire est d’analyser la manière dont vous vous en occupez pour comprendre ce qui ne va pas. Puis rectifier la situation. Votre Calathea musaica devrait repartir en quelques semaines.
Alors, vous adoptez un Calathea musaica ?
Ma tante m’a offert un Calathea musaica lorsque j’ai quitté la maison pour mes études. Elle ignorait qu’elle allait déclencher une passion pour les plantes tropicales devenue, depuis, un peu envahissante.
Le Calathea musaica possède un feuillage inimitable, comme la plupart des représentants des Marantacées. C’est cependant l’une des espèces les plus robustes et tolérantes, parfait si vous souhaitez commencer à cultiver cette famille réputée difficile.
Il se plaira chez vous si vous pouvez lui offrir une exposition lumineuse, bien au chaud, avec un peu de soleil direct en début ou en fin de journée, et des arrosages généreux et réguliers. Il craint par contre de rester les pieds dans l’eau et d’être oublié trop souvent ou trop longtemps.
S’il vous reste des questions sur cette jolie plante, n’hésitez pas à les laisser dans les commentaires ou à me contacter directement (ici ou sur Instagram).
Et si le Calathea musaica n’est pas pour vous, n’hésitez pas à aller découvrir nos différentes sélections de plantes d’intérieur. Je suis certaine que vous trouverez votre bonheur.
Bon jardinage et profitez bien de vos plantes !