Septembre touche à sa fin et les températures commencent à rafraichir la nuit. Selon où vous êtes situés, il est peut-être temps de penser à rentrer les plantes tropicales qui ont eu la chance de passer l’été à l’extérieur. Si vous n’êtes pas certain de quand les rentrer, jetez un œil sur cet article. Il devrait répondre à vos questions.
Mais savez-vous comment rentrer vos plantes tropicales ? Car oui, il a quelques précautions à prendre si vous ne voulez pas voir votre jardin d’intérieur dévasté par des indésirables. Pas de panique, voici un mode d’emploi en trois étapes, pour que tout se passe en douceur.
Vos plantes tropicales ont passé l’été au balcon. Il est temps de les rentrer maintenant.
Au sommaire dans cet article
ToggleComment rentrer vos plantes tropicales en trois étapes
Pourquoi faut-il faire attention avant de rentrer vos plantes ?
Quand nos plantes tropicales sont dehors, nous avons tendance à laisser faire la nature pour la régulation des ravageurs.
En tout cas, je fais confiance à la biodiversité de mon balcon. Les coccinelles et les chrysopes, grandes amatrices de pucerons et des cochenilles, reviennent toutes seules à la fin du printemps.
Une coccinelle croisée au détour d’une petite pause sur le balcon.
À l’intérieur en revanche, ce n’est pas la même histoire. Je fais la police à la main, avec du savon de Castille et beaucoup de patience. Pas question de saboter mon travail !
Un peu de bon sens pour éviter la guerre
Il faut donc prendre quelques précautions avant de rentrer vos plantes tropicales. Rien de bien compliqué, juste du bon sens : un grand nettoyage et une période de quarantaine (si possible). Vous évitez ainsi une propagation d’un ravageur dans toute votre collection.
Quand ça arrive, votre jungle devient un immense champ de bataille ! Vous passez votre temps à traiter à vos plantes plutôt que d’en profiter. Certaines déclarent forfait en cours de route, surtout les petites ou les fragiles. Et quand la guerre est finie, vous avez devant vous de longs mois de soins pour que vos plantes se refassent une santé. Croyez-moi sur parole, vous ne voulez pas vivre ça.
Étape 1 : rien ne vaut une bonne douche !
Au jet ou dans la baignoire
La première étape, c’est la douche ! Elle permet de débarrasser vos plantes du plus gros de la poussière et des insectes qui se sont accumulés sur ses feuilles. Si vous le pouvez, douchez vos plantes directement à l’extérieur, au jet d’eau.
Une bonne douche supprime généralement la majeure partie des insectes que vous ne voulez pas ramener dans votre intérieur.
Je n’ai pas cette possibilité, donc je mets ma salle de bain à contribution. J’installe mes plantes dans la baignoire, avec un filtre sur l’évacuation pour empêcher la terre d’y aller (déboucher les canalisations d’une vieille baignoire n’est pas dans ma liste de projets, merci bien). Et zou ! tout le monde à la douche !
Dans les deux cas, ne limitez pas la pression (sauf si votre jet d’eau se prend pour un karcher). Au contraire, c’est la puissance du jet qui va décrocher les indésirables. Veillez bien à doucher toutes les feuilles, revers compris.
Si votre plante à de grandes tiges ou pétioles (la « tige » des feuilles), comme les Colocasia et les Alocasia, n’hésitez pas à soutenir la feuille d’une feuille pour éviter que la tige se brise. Profitez-en aussi pour couper toutes les feuilles mortes et celles très abimées. Elles abritent souvent des indésirables.
Dans la plupart des cas, vous avez éliminé la majeure partie des squatteurs.
Étape bonus : noyer votre pot
Vous pouvez aussi noyer votre motte pendant quelques minutes… ou quelques heures. Cela ne fera pas de mal à votre plante (il faudra qu’elle passe des journées les pieds dans l’eau pour que cela ait des conséquences), mais les insectes indésirables vont détester.
Remplissez un seau ou une bassine d’eau. Plongez-y votre pot jusqu’à ce que la surface du sol sous l’eau. Vous aurez peut-être besoin de poser quelques pierres ou poids sur le pot pour qu’il ne flotte pas. Laisser votre pot dans son seau au moins 15 à 30 minutes, jusqu’à toute la nuit si elles ne sont pas trop fraîches (au-dessus de 15 °C).
Videz votre seau et passez un nouveau coup de jet d’eau sur votre plante en entier, pour évacuer les insectes qui seraient remontés pour éviter la noyade. Il ne vous reste plus qu’à laisser votre plante égoutter tranquillement.
Étape 2 : un nettoyage en profondeur
Une fois vos plantes douchées et égouttées, il est temps de passer au nettoyage. En fait, c’est un peu comme quand vous vous offrez un séjour au spa. Vous prendrez bien un bon gommage après votre bain de vapeur ?
Pour le nettoyage, il y a deux méthodes parmi lesquelles choisir. Bon, il y en a sûrement d’autres, chacun à ses habitudes et ses astuces. Mais disons que ce sont les plus courantes.
Les insecticides
Vous pouvez dégainer vos insecticides et bien vaporiser toutes les parties de vos plantes. C’est d’une efficacité redoutable, à condition de ne pas l’avoir utilisé tous les quinze jours ces trois derniers mois.
Les ravageurs ont la vilaine manie de développer des résistances face à ces produits. Je garde cette méthode en dernier recours, en cas de grosse infestation.
Les Alocasia attirent souvent les ravageurs (ici, des thrips sur un Alocasia portodora)
Le savon de Castille
Deuxième possibilité, vous sortez l’huile de coude et le savon de Castille. C’est ma méthode préférée, même si elle peut être longue. Je nettoie feuille par feuille, dessus et revers, avec un chiffon imbibé (je vous donne la recette un peu plus bas). Ce nettoyage mécanique vous permet d’aller décrocher les insectes qui ont résisté à la douche et les taches de poussière un peu résistantes.
Vous pouvez aussi vaporiser directement votre mélange. Vous n’aurez pas le nettoyage mécanique, mais c’est plus rapide. C’est même la seule solution dans le cas des feuillages très fins, comme celui des capillaires (Adiantum sp.) ou des Asparagus sp.
Attention cependant. Cette méthode n’est pas suffisante si vos plantes subissent une attaque de ravageurs. Il faudra sortir l’artillerie lourde !
La recette magique au savon de Castille
- 1 litre d’eau tiède
- 1 cuillère à café de savon de Castille (soit 5 ml)
- optionnel : 20 ml d’EM
- optionnel : 10 ml d’huile de neem
L'eau
Préférez de l’eau tiède pour faciliter la dilution des produits. Si vous avez de l’eau de pluie ou de l’eau déminéralisée, c’est encore mieux ! Mais l’eau du robinet fait parfaitement l’affaire.
Le savon de Castille
Le savon de Castille est un savon à base d’huile végétale, comme le savon noir. Mais, il est nettement moins agressif, ce qui va éviter les brûlures des feuilles. Il est après tout recommandé pour les peaux sensibles !
Vous le trouvez le plus souvent dans les parapharmacies ou en ligne. Je préfère celui du Dr Bronner’s. Pas très local, vous allez me dire (c’est une marque américaine). Mais il a fait ses preuves depuis bien longtemps.
Si vous choisissez d’utiliser du savon noir, prenez bien un savon noir horticole. C’est tentant de prendre celui caché sous l’évier que vous utilisez pour le ménage, je sais. Mais la composition est différente et il est bien trop puissant. Il peut brûler vos feuilles très rapidement.
Vous trouverez du savon noir horticole dans toutes les jardineries. Diluez-le avec soin (c’est plus simple avec de l’eau tiède). Évitez les rayons du soleil directs tant que les feuilles n’ont pas séchées.
Les micro-organismes efficaces (EM) - optionnel
Les EM (effective microorganism en anglais, d’où l’acronyme) sont un mélange de bactéries et champignons bénéfiques pour plein de choses, notamment pour vos plantes. J’en parlerai plus longuement à l’occasion. Ils ne sont pas indispensables à cette étape, et je m’en passe régulièrement (par flemme d’aller chercher mon bidon, j’avoue).
L'huile de neem - optionnel
L’huile de neem est aussi en option. Elle possède une capacité insecticide qui dure jusqu’à 48 h. Ça peut être intéressant si vous avez effectivement un début d’invasion, ou si vous souhaitez mettre en place une couche de protection. Je l’utilise rarement, car elle touche autant les ravageurs que les alliés. Et comme je vis les fenêtres ouvertes à la belle saison, je n’ai pas l’intention d’empoisonner les coccinelles.
Comme pour le savon noir, choisissez une huile de neem destinée à l’horticulture (celle destinée aux cosmétiques ne fonctionne pas. Oui, j’ai testé). Prenez soin de bien la diluer (avec de l’eau tiède, c’est plus simple). Gardez les plantes traitées à l’abri du soleil direct tant que les feuilles sont mouillées pour éviter les brûlures.
Étape 3 : la quarantaine
Une étape indispensable mais souvent oubliée
Ne remettez pas tout de suite les plantes que vous venez de nettoyer au milieu de votre collection. Isolez-les d’abord dans une pièce vide, ou en tout cas, loin de toute autre plante, avec une exposition lumineuse suffisante.
Vous allez les observer durant quelques semaines, pour vérifier qu’il n’y a pas de ravageur qui vous a échappé lors du nettoyage. Si vous en voyez, reprenez le traitement (insecticide ou savon de Castille, huile de neem et huile de coude).
La quarantaine dure au minimum deux semaines, idéalement cinq à six semaines. C’est plus long que la durée d’un cycle de vie de la plupart des ravageurs. Vous êtes ainsi certains qu’il n’y en a plus. Si tout va bien, à la fin de la quarantaine, vos plantes peuvent reprendre leurs places habituelles.
Alternatives à la quarantaine
Mettre en place une quarantaine, ce n’est pas toujours évident. D’abord, parce que nous avons envie de retrouver nos plantes dans notre intérieur au plus vite ! Ensuite, parce que nous n’avons pas toujours la place disponible.
J’ai des plantes absolument partout. Dès que les conditions le permettent, j’ai installé une, deux, dix plantes. Mettre en place une quarantaine est pour moi une chose impossible.
Créer une boîte de quarantaine
Si vous n’avez pas d’espace à dédier à une zone de quarantaine dans votre intérieur, vous pouvez créer ce que j’appelle une « boîte de quarantaine » : une grande caisse en plastique transparent avec un couvercle.
Une boîte transparente peut servir de zone de quarantaine si vous avez juste quelques plantes de petite taille à rentrer.
Si vous avez quelques plantes de petite taille à isoler, ça marche plutôt bien. Installez vos plantes à l’intérieur, refermez le couvercle. Puis installez la boite à proximité d’une source de lumière, selon les besoins de vos plantes. Vous pouvez suivre alors le reste de la méthode, avec une petite variante.
Comme la boîte reste fermée, pour éviter une éventuelle évasion de ravageurs, l’atmosphère y est très humide. Il faudra faire attention à la fréquence d’arrosage, qui sera nettement plus espacée qu’en temps normal.
Remettre vos plantes directement dans votre jungle
Je ne peux pas mettre en place ce système quand il s’agit de rentrer toutes mes plantes. Il y a près d’une cinquantaine qui ont fait bronzette sur le balcon cette année. Et certaines d’entre elles mesurent maintenant plus d’1 m de haut. Difficile à mettre en boîte dans l’espace limité de mon appartement.
Je prends donc un risque non négligeable à chaque automne. J’intègre directement mes plantes dans ma collection à la fin du nettoyage.
Pour éviter autant que possible la catastrophe, je suis particulièrement attentive au moment du nettoyage. Je n’hésite pas à faire plusieurs nettoyages, sur plusieurs jours d’affilée, pendant que mes plantes sont encore dehors.
Ensuite, je garde donc un œil attentif sur ces plantes en particulier. Je guette la moindre forme ou tache suspecte. Et ma bouteille de savon de Castille et d’huile de neem n’est jamais loin. Juste au cas où.
Vous pouvez donc vous passer de la période de quarantaine. Mais c’est à vos risques et périls, enfin, à ceux de votre jungle (et de vos nerfs).
Vos plantes tropicales sont prêtes à rentrer à la maison !
Vous savez maintenant comment rentrer vos plantes tropicales, ou en tout cas, comment les préparer à rentrer à la maison, sans mettre en danger le reste de votre collection.
Désormais, c’est à vous de jouer ! Sortez votre jet d’eau et dégainez votre savon de Castille ! Il est temps de nettoyer vos plantes dans les moindres recoins.
Une fois qu’elles sont propres, que vous êtes certain qu’il n’y a pas de créature indésirable cachée sous une feuille, vous pouvez passer à l’étape la plus satisfaisante : ranger vos protégées à leur place, dans votre intérieur.
Faites attention à leur donner une belle exposition pour faciliter la transition. Ajustez leur entretien à leurs nouvelles conditions de vie. Et gardez un œil vigilent sur leur santé, pour vérifier qu’elles s’adaptent bien à leur nouvelle place et qu’il n’y a pas un petit insecte ravageur qui pointe le bout de son nez. On n’est jamais trop prudent.
Vous trouverez plus de conseils sur l’ajustement de l’entretien de vos plantes d’intérieur pour la saison hivernale ici.
Si vous avez la moindre question, Laissez un commentaire. Nous verrons ensemble comment y répondre. Et si vous avez l’habitude de sortir et rentrer vos plantes tropicales, partagez votre expérience. Je suis certaine que vous avez vos propres astuces pour que tout se passe pour le mieux.
Bon jardinage et profitez bien de vos plantes !