Connaissez-vous la langue de belle-mère ? Son nom vous fait sourire ? Alors, c’est le signe qu’elle va vous plaire. C’est une plante extraordinaire pour tous les jardiniers d’intérieur, que nous soyons débutant ou plus expérimenté. Graphique, colorée, robuste, elle demande peu d’entretien et supporte à peu près toutes les conditions. En fait, tout le monde peut en avoir une à la maison. Et la tuer est quasiment mission impossible ! Elle vous intrigue ? Alors partons à la découverte de l’incroyable Sansevieria trifasciata à travers ce guide d’entretien.
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Nous n’avons pas toujours le temps de lire un article dans le détail. Ou bien que nous cherchons juste une information de culture précise. Voici donc un récapitulatif de l’entretien de la Sansevieria trifasciata. Pour découvrir tous les détails et des conseils supplémentaires, n’hésitez pas à poursuivre votre lecture.
Nom scientifique | Dracaena trisfasciata (depuis 2017), syn. Sansevieria trifasciata |
Nom commun français | Langue de belle-mère, plante serpent, sansevière, couteau |
Famille | Asparagacées (ex Liliacées) |
Origines | Afrique centrale |
Dimensions | Rosette érigée de feuilles rigides et coriaces, de 0,30 à 2 m de haut selon les variétés et les conditions de culture |
Exposition | Lumineuse, mais tolère des expositions ombragées |
Températures | 18-25 °C (min : 13 °C ; max : 35+°C) |
Arrosage | Espacé : arrosez lorsque la motte est sèche au minimum aux deux tiers. Moins souvent en hiver. Ne jamais laisser stagner dans l’eau. |
Humidité ambiante | Pas de condition particulière |
Substrat | Drainant, un mélange tout prêt pour cactées (avec ajout de perlite et de compost en option) ou un mélange maison (au moins 35 % de drainage) |
Engrais | Pendant la période de croissance |
Toxicité | Oui |
Multiplication | Division de motte, bouturage, semis |
Mais qui est la Sansevieria trifasciata ?
Nous la connaissons sous les noms de langue de belle-mère, plante serpent, couteau ou encore sansevière. Pendant longtemps, cette plante originaire d’Afrique centrale est appelée par les scientifiques la Sansevieria trifasciata. Suite aux avancées botaniques, elle a été renommée Dracaena trifasciata et appartient désormais à la même famille que les asperges, les Asparagacées.
La langue de belle-mère est connue pour ses vertus médicinales (propriétés analgésiques et antipyrétiques) depuis des siècles, elle a profité des voyageurs humains pour découvrir la planète. Sa résistance et sa capacité à s’adapter lui ont permis de s’installer dans les milieux naturels d’Amérique centrale et du pourtour de l’Océan Indien. Des qualités qui permettent à la Sansevieria trifasciata d’être facilement cultivée en pot dans nos intérieurs.
Des feuilles acérées… comme la langue de belle-maman !
Cette appellation amusante, elle la doit à longues feuilles coriaces dont l’extrémité forme une pointe acérée. Elles sont organisées en rosettes et peuvent mesurer jusqu’à 2 m de haut chez les grands spécimens de certaines variétés. Impressionnant n’est-ce pas ?
Surtout quand nous savons qu’elle pousse lentement. Son astuce pour y arriver ? Tant que la pointe de la feuille n’est ni sèche, ni cassée, la feuille peut continuer à pousser, pendant plusieurs années ! Je ne connais pas beaucoup de plantes capables de faire évoluer la même feuille durant plusieurs saisons.
Ses feuilles rigides lui permettent de survivre aux conditions arides de son pays d’origine. Elles contiennent des réserves d’eau, dans lesquelles la plante puise doucement entre deux averses. C’est ce que nous appelons une plante succulente.
Chez l’espèce type, c’est-à-dire la forme trouvée dans la nature, les feuilles sont vert sombre, striées horizontalement de bandes plus claires. Sa beauté, sa résistance et sa facilité de culture en pot lui ont valu son succès et toute une déclinaison de variétés et cultivars. Des feuilles bordées de jaune du très connu ‘Laurentii’ à celles gris-vert pâle du ‘Moonshine’ en passant par les variétés naines comme le ‘Golden Hahnii’, il y en a pour tous les goûts !
Sansevieria trifasciata ‘Moonshine’
Sansevieria trifasciata ‘Laurentii’
Sansevieria trifasciata ‘Golden Hahnii’
Racines puissantes et floraison délicate
La Sansevieria trifasciata possède un puissant système rhizomateux : une racine centrale très épaisse qui pousse à l’horizontal sous la surface du sol, d’où émergent régulièrement de fines racines et, vers le haut, de nouvelles rosettes de feuilles. Le rhizome constitue lui aussi des réserves d’eau pour la plante. Quand je vous dis qu’elle est presque impossible à tuer. Elle est prête pour tenir un siège (ou un confinement, abandonnée dans un bureau) !
Si son rhizome est capable de déformer, voire de casser, les pots trop étroits pour elle, la floraison de la Sansevieria trifasciata est tout l’inverse. Il s’agit une petite hampe florale qui sort en été, au milieu d’une rosette. Une tige toute fine, bien dressée, sur laquelle sont accrochées plein de petites fleurs blanc-vert. Sa floraison pourrait être discrète, mais elle embaume au coucher du soleil. C’est d’ailleurs comme ça que j’ai repéré ma première floraison de Sansevieria trifasciata à la maison. En suivant mon nez tout en me demandant qu’est-ce qui pouvait sentir aussi bon dans mon appartement.
La floraison dure plusieurs semaines. Elle peut être suivie de jolies baies rouge orangé s’il y a eu fécondation. Mais pas touche ! On dirait des bonbons, je sais, mais ses fruits sont toxiques !
La floraison discrète de la Sansevieria trifasciata ‘Laurentii’
Mon Sansevieria trifasciata ‘Laurentii’ n’a jamais refleuri. Il m’a fallu un moment pour comprendre que c’était une histoire de lumière. Il est effectivement passé de la fenêtre, plein ouest, de la cuisine, à un coin assez sombre de mon bureau. Peut-être que je pourrais l’installer dehors l’été prochain, pour voir s’il fleurit une nouvelle fois ? L’expérience vous intéresse ?
Où installer la Sansevieria trifasciata à la maison ?
Partout, ou presque ! La Sansevieria trifasciata est résistante, capable de s’adapter à de nombreuses situations. C’est ce qui en fait une plante facile à cultiver et avec peu d’entretien, parfaite lorsque nous commençons le jardinage en intérieur ou si nous avons peu de temps à consacrer à nos plantes tropicales.
Exposition : lumineuse… ou pas
Dans son milieu naturel, la Sansevieria trifasciata préfère des emplacements légèrement ombragés. Dans mon jardin d’enfance, sous les tropiques, elle est installée sous une avancée du toit, pour la mettre à l’abri des rayons du soleil les plus brûlants. Sous nos latitudes tempérées en revanche, elle craint beaucoup moins les coups de soleil (la chanceuse !).
De la lumière et du soleil
Nous pouvons installer notre Sansevieria trifasciata dans des pièces lumineuses, par exemple à proximité de fenêtres orientées vers l’est ou vers l’ouest. La vôtre est plein sud ? Aucun problème, elle va adorer bronzer en hiver. Attention cependant à la reculer un peu en été. Le soleil pourrait bruler ses feuilles à travers la vitre (effet loupe).
Pour tout avouer, une partie de mes Sansevieria, toutes espèces et variétés confondues, passent l’été sur le balcon, au milieu des tomates et des capucines. Elles adorent et fleurissent, mais celles aux feuillages clairs peuvent brûler au soleil.
Cela dépend de chaque plante et de là où vous habitez, donc il va falloir tester. C’est tout le charme du jardinage ! Dans le pire des cas, il y aura quelques brûlures sur les feuilles et vous déplacerez votre plante à un endroit plus ombragé ou à l’intérieur. Cela ne mettra pas en danger votre plante, pas d’inquiétude. Sauf si c’était la dernière feuille de votre Sansevieria trifasciata, mais dans ce cas, vous avez manifestement un souci plus important que l’esthétique.
Mais de l'ombre aussi
Cependant, la Sansevieria trifasciata est une plante qui s’adapte à toutes les expositions. Elle supporte très bien des situations bien plus ombragées que son exposition idéale. C’est l’une des raisons pour laquelle elle est si populaire dans les bureaux, les halls d’accueil ou les salles d’attente.
Ma Sansevieria trifasciata ‘Laurentii’ est installée depuis trois ans au fond du bureau. Elle est face à une fenêtre orientée à l’est, mais très en recul (presque 4 m). Autant dire qu’elle ne voit ni le ciel, ni le soleil. Ça ne l’embête pas particulièrement, mais sa croissance est plus lente et la bande jaune des nouvelles feuilles est moins marquée. Elle ne fleurit plus non plus, évidemment.
Si vous avez un espace sombre, parce que loin de la fenêtre ou exposé au nord, vous pouvez tout à fait y installer une Sansevieria trifasciata. Bon, pas dans une pièce aveugle tout de même, elle a besoin d’un minimum de luminosité. Par contre, il vaut mieux éviter d’y installer les variétés très claires comme le ‘Moonshine’ ou très sombre comme la ‘Black Dragon’. Elles perdraient leurs jolies couleurs.
Température : de la chaleur au menu
La langue de belle-mère préfère des températures allant entre 18 et 25°C. Parfait pour se plaire dans nos appartements, tout au long de l’année. Et comme elle tolère très bien des chaleurs jusqu’à 35°C, les canicules ne lui font pas peur ! Par contre, c’est une frileuse. Mieux vaut la garder au chaud, au-dessus de 13-15°C. Elle peut, pour les gros sujets, supporter jusqu’à 10°C, mais elle risque de perdre des feuilles. En dessous, c’est la mort assurée.
Vous voulez la sortir dehors ? En été, pas de souci. Mais il faudra faire attention à son exposition, quitte à y aller progressivement, et aux températures, notamment à l’approche de l’automne. Ça serait dommage qu’elle prenne un coup de froid après des vacances au balcon.
Humidité, quelle humidité ?
L’humidité, ce n’est pas quelque chose qui l’intéresse particulièrement, la Sansevieria trifasciata étant originaire de milieux plutôt secs. Par contre, elle craint l’humidité stagnante au niveau du pied. Nous en reparlerons au niveau de l’arrosage.
Du coup, toutes les pièces lui conviennent et elle ne nécessite aucun soin supplémentaire lors l’air s’assèche brutalement. Ce qui veut dire moins d’entretien ! Si vous n’avez pas le temps (ou l’envie) de gérer les questions d’humidité ambiante, cette plante, comme la majeure partie des succulentes, est faite pour vous !
Attention, plante toxique !
La Sansevieria trifasciata est toxique pour nos animaux de compagnie comme pour nous, les humains. Vous allez me dire “Mais tu as dit plus haut qu’elle était médicinale !”. Comme beaucoup de choses, c’est une question de dosage (et de méthode de préparation). Ne jouez pas les apprentis sorciers et ne croquez pas dans ses feuilles ou ses baies.
Par contre, il n’est pas indispensable de mettre des gants pour la manipuler. Je m’en passe constamment et je n’ai jamais eu une quelconque réaction. Veillez simplement à bien vous laver les mains après, au cas où.
Une plante dépolluante ?
La langue de belle-mère serait dépolluante ? Oui et non.
Des études, dont celle de la NASA, ont effectivement trouvé des qualités dépolluantes chez la Sansevieria trifasciata. Cette plante est capable de capter et fixer dans ses racines le benzène (fumée, peinture), le toluène (solvants), le trichloréthylène (produits ménagers) et le xylène (vernis et encres).
Cependant, ce n’est pas très efficace dans notre salon. À moins de le remplir intégralement de plantes et de le fermer hermétiquement comme un bocal. Après tout, les premières études étaient destinées aux fusées. Plus encore, il existe des plantes bien plus efficaces que la Sansevieria trifasciata pour dépolluer l’air. Par exemple, la fougère de Boston (Nephrolepsis exaltata) absorbe dix fois plus de formaldéhyde et de xylène.
Donc, choisissez d’adopter une Sansevieria trifasciata parce qu’elle vous plait, non pas pour avoir de l’air pur dans votre salon.
Intégrer la Sansevieria trifasciata dans notre intérieur
C’est une plante qui fonctionne aussi bien seule qu’au milieu d’autres végétaux. Si vous avez peu de plantes, vous pouvez faire d’elle un point d’appel dans votre décoration d’intérieur, surtout si c’est un grand sujet. Dans ce cas, j’aime l’associer à un pot un peu chic, comme une grande céramique tout en hauteur.
Mais la Sansevieria trifasciata se marie bien avec d’autres plantes, où elle apporte de la verticalité. Sur une commode ou une tablette, j’aime l’installer à l’arrière, avec des plantes plus basses devant. N’importe quelle plante peut faire l’affaire, mais l’associer à des fougères au feuillage fin, comme la capillaire (Adiantum sp.) ou la fougère des fleuristes (Rumohra adiantiformis) m’amuse beaucoup. Par contre, la différence d’entretien entre ces fougères et la langue de belle-mère peut conduire à des erreurs d’étourderies.
Capillaire (Adiantum microphyllum)
Sansevieria trifasciata ‘Laurentii’
Fougère des fleuristes (Rumohra adiantiformis)
Comme la langue de belle-mère demande peu d’entretien et d’humidité ambiante, elle se plaira dans tout type de pièce, même les plus sèches, celles où vous allez rarement (comme une chambre d’ami) ou des espaces peu propices au jardinage. Et pourquoi pas sur votre lieu de travail ?
Comment soigner notre Sansevieria trifasciata ?
Maintenant que nous avons un peu fait connaissance avec la langue de belle-mère et que nous savons où l’installer à la maison, voyons en détail comment l’entretenir correctement. Vous verrez, c’est une demoiselle qui vous demandera juste un peu d’eau et une pincée d’engrais de temps en temps.
Arrosages espacés
La Sansevieria trifasciata est une plante succulente. Elle fait des réserves d’eau dans ces feuilles et son rhizome, ce qui lui permet de passer de longues périodes sans pluie. À la maison, elle fonctionne exactement de la même manière.
Il vaut mieux arroser la langue de belle-mère lorsque son sol est sec au moins aux deux tiers. Lorsque sa croissance est ralentie, comme en hiver ou avec une exposition ombragée, vous pouvez attendre que le substrat sèche entièrement. Pensez à toujours vérifier votre sol avant l’arrosage.
À ce moment-là, arrosons-la généreusement, jusqu’à ce que l’eau sorte du trou de drainage, et toujours avec de l’eau à température ambiante. Puis laissons-la égoutter tranquillement avant de la remettre à sa place.
Si vous arrosez, comme moi, vos plantes d’intérieur sans les déplacer, pensez à bien vider la soucoupe ou le cache-pot après l’arrosage. La Sansevieria trifasciata craint les sols gorgés d’eau, qui pourraient faire pourrir ses racines et son collet, c’est-à-dire la base de ses feuilles. C’est le moyen le plus commun de la tuer !
Rempotage à la demande uniquement
Fréquence de rempotage
La Sansevieria trifasciata demande peu de soin ici aussi. Elle aime être à l’étroit dans son pot, et comme elle pousse lentement, elle peut conserver le sien pendant des années. Mon gros ‘Laurentii’ est dans le même pot depuis quatre ans et ne semble pas prêt de vouloir en sortir.
Car c’est la langue de belle-mère qui vous donnera le signal. Elle commence par faire de nouvelles rosettes de feuilles au ras de la paroi des pots, ses racines débordent généreusement par les trous de drainage puis, si nous trainons un peu, son rhizome va faire pression sur le pot. S’il est plastique, il va se déformer avant de se fendre. Mais elle est tout à fait capable de briser un pot en terre cuite !
Rosettes au ras de la paroi, pot déformé et racines qui sortent du pot. Il va être temps de rempoter cette Sansevieria trifasciata ‘Moonshine’
Quel pot choisir ?
Lorsque nous rempotons la Sansevieria trifasciata, il n’est pas nécessaire de choisir un pot beaucoup plus grand. Elle va mettre de toute manière du temps à le remplir. Je préfère choisir un pot 2 à 3 cm plus large en diamètre.
Le matériau est au choix, la seule chose indispensable est le trou de drainage. Vous voulez être sûr et certain que le surplus de l’eau d’arrosage ne reste pas bloquer au fond du pot. J’ai une préférence pour la terre cuite, qui respire et permet au sol de sécher plus vite. Si vous l’installez comme un élément central dans votre pièce, une belle poterie est une solution intéressante. Et si vous avez peur que la plante finisse par casser votre joli pot, utilisez-le comme un cache-pot, et cachez un pot moins fragile ou onéreux dedans.
Quel sol pour la Sansevieria trifasciata ?
Pour les plantes succulentes, la règle d’or est un substrat drainant, qui laisse bien s’écouler l’eau tout en étant capable d’en conserver une partie. Plusieurs possibilités s’offrent à vous, selon vos besoins et vos préférences :
- un terreau pour cactées et succulentes de bonne qualité, à trouver dans votre jardinerie préférée. Celui que je trouve est un peu trop fin à mon goût, donc je lui ajoute entre 5 et 10% de perlite et un peu de compost pour nourrir ma plante ;
- un mélange maison, avec les matières premières que vous préférez. Assurez-vous d’avoir au moins 30% d’éléments drainants de tailles variées.
Précautions particulières au rempotage
Trois petites précautions à prendre lorsque nous rempotons une Sansevieria trifasciata :
- préférer la rempoter pendant sa période de croissance, elle se remettra de ce stress plus facilement ;
- éviter autant que possible d’embêter ses racines lors de la manipulation, y compris si nous profitons de l’opération pour séparer les nouvelles rosettes de la plante mère ;
- Attention à ne pas casser les pointes des feuilles, cela stoppe leur croissance.
Un peu d’engrais
La Sansevieria trifasciata n’est pas très gourmande. Sa croissance lente lui permet de se contenter de peu. Mais comme nous la rempotons rarement, son sol finit par s’épuiser et ne suffit plus à la nourrir correctement. Il vaut mieux lui apporter un peu d’engrais pendant sa période de croissance, généralement entre le printemps et l’automne.
Si vous choisissez un engrais liquide, à diluer dans l’eau d’arrosage (ma méthode préférée), une petite précaution s’impose. Apporter des engrais, notamment des engrais minéraux, sur un sol sec peut causer des brûlures au niveau des racines. Pour l’éviter, commençons par un premier arrosage à l’eau seule, puis un second avec l’engrais quelques minutes après.
Maladies et ravageurs
La plupart des maladies et ravageurs ne s’attaquent pas à la Sansevieria trifasciata. Cela réduit nettement le temps passé à son entretien, au contraire de plantes plus sensibles, comme les Colocasia ou les Alocasia. Tout de même, il vaut mieux rester attentif, puisqu’elle peut être sujette à :
- la pourriture des racines : ne laisser pas d’eau stagner dans le pot, la soucoupe ou le cache-pot ;
- les cochenilles farineuses : nettoyer dès les premiers signes, avec un mélange d’eau et de savon de Castille ou avec de l’alcool à désinfecter. Il est aussi possible de traiter avec un pesticide, mais prenez vos précautions pour ne pas vous empoisonner en même temps ;
- les jeunes feuilles peuvent être piquées par des pucerons, mais je ne l’ai jamais vu chez moi, même quand j’ai des pucerons dans les plantes voisines. Si c’est le cas, un nettoyage régulier au savon de Castille peut aider à limiter la population.
En général, prenez l’habitude de nettoyer régulièrement les feuilles de vos plantes, sur les deux faces. Cela permet d’attraper les premiers insectes avant l’attaque et d’éliminer la poussière, qui diminue les capacités de photosynthèse de votre plante. J’essaye de le faire une fois par mois, mais je commence à avoir un peu trop de plantes pour ça. Je me concentre plutôt sur les plantes d’intérieur les plus sensibles aux ravageurs. Mes Sansevieria trifasciata ont droit à leur nettoyage au savon à peu près tous les trois-quatre mois.
Comment multiplier de la Sansevieria trifasciata ?
Il y a trois manières de multiplier la langue de belle-mère : la division de motte, le bouturage et le semis. La dernière méthode est rarement utilisée par les jardiniers amateurs, puisqu’il n’était pas vraiment facile de trouver des graines. Mais les deux premières sont simples à réaliser à la maison.
Division de motte
Lorsque l’heure est venue de rempoter notre Sansevieria trifasciata, nous pouvons en profiter pour lui retirer une ou plusieurs des rosettes périphériques.
- Pour cela, il faut les dégager un peu de la terre pour voir le rhizome et le couper nettement à cet endroit, sans endommager les racines.
- Utilisez toujours des outils aiguisés et désinfectés pour ne pas contaminer par inadvertance votre plante.
- Vous pouvez ensuite rempoter votre nouvelle plante dans un pot à part, avec le même mélange de terreau que pour la plante mère.
Boutures de feuilles et de tronçons
Les Sansevieria ont une aptitude bien particulière : il leur est possible de créer une nouvelle plante à partir d’une feuille, voire d’un tronçon de feuille ! J’en connais pas beaucoup d’autres capables de faire ça, en dehors des Begonia. Si vous avez d’autres exemples en tête, n’hésitez pas à les partager dans les commentaires.
Nous pouvons réaliser nos boutures de langue de belle-mère en eau ou en terre, la méthode est assez similaire.
- Choisissons une feuille à couper et notre meilleur sécateur ou couteau, bien désinfecté.
- Coupons la feuille à la base. Avec la méthode des tronçons, il faut découper la feuille en plusieurs morceaux.
- Laissons sécher le tout pendant 48h, pour que les plaies cicatrisent.
- Plaçons nos morceaux de feuilles dans un verre d’eau. Pour les boutures en terre, il faut planter verticalement les morceaux de feuille dans un mélange de terreau à semis et perlite, en faisant attention au sens de pousse de la feuille d’origine.
- Gardons nos boutures à la lumière et au chaud (21°C). Si elles sont en terre, il faut garder le sol légèrement humide, mais l’espace doit être bien aéré pour éviter la pourriture.
- Maintenant, patience ! Des racines puis une nouvelle plante vont peu à peu se développer à partir du bas de la feuille.
- Quand la plante a atteint deux-trois feuilles, il est temps de les rempoter
Quelques questions communes sur l’entretien de la Sansevieria trifasciata (FAQ)
Les feuilles de ma Sansevieria trifasciata sont plissées ou creusées, que se passe-t-il ?
Ce sont des signes de forte déshydratation ! Votre plante a vidé les réserves d’eau de ses feuilles, qui se sont “dégonflées”. Procédez à un arrosage en urgence, éventuellement par immersion. Cette méthode fonctionne bien pour réhydrater les substrats totalement secs. Plongez votre pot dans l’eau jusqu’à la base des feuilles et laissez-le 10-15 minutes ou jusqu’à ce que plus aucune bulle d’air ne remonte à la surface. N’oubliez pas de bien laisser le pot égoutter avant de le remettre en place.
Au secours, les feuilles de ma langue de belle-mère sont toutes molles !
Alerte à la pourriture ! Vous avez vraisemblablement trop arrosé votre plante, ou laissé de l’eau stagner dans la soucoupe ou le cache-pot après l’arrosage.
S’il s’agit juste d’une seule feuille ou deux, coupez-les et passez votre plante au régime sec jusqu’à ce que la motte soit complètement sèche, puis reprenez l’arrosage avec un rythme plus espacé. Gardez un œil sur les autres feuilles, pour vérifier que la pourriture n’avance pas.
Si plusieurs feuilles sont molles et/ou qu’une odeur désagréable se dégage de votre plante, la pourriture est déjà avancée. Dépotez-la et vérifiez l’état du collet, du cœur de la plante, du rhizome et des racines.
Si tout est mou, je suis désolée. Votre plante est morte. Si seules des parties sont molles, mais que le cœur et le rhizome sont sains, vous pouvez tenter un sauvetage. Coupez tout ce qui est abimé, laissez sécher puis rempoter dans un terreau neuf
Ma Sansevieria trifasciata ne fleurit pas, pourquoi ?
Il y a plusieurs réponses possibles à cette question. La floraison de la langue de belle-mère se fait sur des sujets qui ont déjà quelques années, peut-être la vôtre est-elle encore trop jeune ? Elle demande aussi de bonnes conditions de culture, notamment de la lumière, un arrosage suffisant et des apports en engrais (la floraison demande beaucoup d’énergie). Faites le tour de votre plante, de son emplacement et de son entretien, puis ajustez la situation et patientez.
Puis-je installer ma langue de belle-mère dehors ?
Du moment que les températures le permettent (au-dessus de 16-18°C), bien sûr. Installez-la à l’abri du plein soleil, au moins au début, le temps qu’elle s’habitue. Si elle porte des marques de brûlures, déplacez-la plus à l’ombre. Gardez un œil sur l’arrosage, qui est souvent plus fréquent en extérieur, et sur les températures, en particulier au début de l’automne ou si les nuits sont fraîches.
Faut-il tailler la Sansevieria trifasciata ?
L’entretien de la Sansevieria trifasciata consiste en son arrosage, le nettoyage de ses feuilles et à la suppression de feuilles mortes. Cette plante ne se taille pas, sauf si éventuellement une de ses feuilles vous gêne. Auquel cas, prenez une bonne paire de sécateurs et faites-en des boutures !
Vous avez d’autres questions au sujet de la Sansevieria trifasciata ?
Il n’y a que des bonnes questions. N’hésitez pas à les poser dans les commentaires ou à me contacter directement. Je me ferai un plaisir d’y répondre et de compléter cette FAQ afin que d’autres jardiniers en profitent à leur tour.
La Sansevieria trifasciata, une plante facile à cultiver
Vous connaissez un peu mieux la plante qui se cache derrière le nom amusant de langue de belle-mère. C’est une plante graphique qui fait toujours son effet dans une pièce. Entre sa capacité d’adaptation et le peu de soin qu’elle demande au quotidien, la Sansevieria trifasciata est une plante qui convient à tous les jardiniers et à tous les jardins d’intérieur. Et la multitude de variétés disponibles vous permet de trouver celle qui vous convient parfaitement.
Si jamais cette jolie plante n’est pas à votre goût, vous pourrez retrouver d’autres plantes résistantes, parfaites pour commencer votre jardin d’intérieur.
Ce guide pour cultiver de la Sansevieria trifasciata vous a plu ? N’hésitez pas à découvrir les autres guides d’entretien ou à vous abonner à la newsletter pour ne pas rater le prochain. En attendant de vous revoir sur le blog ou sur Instagram, je vous souhaite un bon jardinage et profitez bien de vos plantes !