Vous avez décidé d’offrir ou de vous offrir une plante d’intérieur ? Entre nous, c’est une excellente idée. Il y a maintenant deux étapes à suivre. La première est de bien connaître l’endroit où sera installée votre future plante, afin d’en choisir une qui s’y plaira naturellement. La seconde est de bien choisir votre plante en jardinerie. Car oui, c’est un peu plus compliqué que d’acheter un paquet de biscuits.
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ToggleAvant d’aller à la jardinerie
Ne paniquez pas non plus. Ce n’est pas une mission impossible. Voyez les choses plutôt comme trouver un fruit mûr juste comme vous l’aimez. Ça demande un peu d’attention dans le rayon. Pour les plantes, c’est pareil. Allez, je vous partage les quelques critères que je vérifie toujours avant d’acheter une nouvelle plante à la jardinerie.
Et ça commence par choisir une plante adaptée à son chez-soi. Je ne vais pas entrer dans les détails ici, puisque ce n’est pas le sujet du jour. Mais rappelez-vous qu’une plante adaptée à chez-vous est une plante qui sera plus facile à entretenir au quotidien.
Par “plante adaptée”, j’entends que la place qui sera la sienne lui offre la lumière, la température, l’humidité et l’espace dont elle a besoin pour grandir. Mais aussi que le rythme d’entretien qui lui est nécessaire vous correspond. Toutes ces informations vous permettront de ne retenir que les espèces et variétés de plantes tropicales qui se plairont chez vous à coup sûr.
Bien sûr, s’il s’agit d’un cadeau, il est possible que vous ne sachiez pas où la personne installera sa future plante. Dans ce cas, tournez-vous vers des plantes vertes résistantes et capables de supporter différentes conditions, comme un pothos doré (Epipremnum aureum) ou une langue de belle-mère (Sansevieria sp.).
Une fois à la jardinerie
Une fois arrivé(e) à la jardinerie, vous avez deux scenarii possibles. Vous avez une liste de plantes et vous les cherchez dans les rayons, en espérant qu’il y en ait. Ou bien vous vous promenez et vous laissez parler votre cœur, ma méthode préférée ! Si une plante vous plait, la première chose à faire est de vérifier si elle se plaira à la maison (merci Google).
Une fois que vous avez repéré une plante, il est temps de passer à l’inspection.
Forme, croissance et dynamisme
Une fois que vous avez sélectionné une variété, il est temps de choisir une plante en particulier. Parfois, le choix est très restreint, mais il peut être aussi très vaste. Regardez les étalages de poinsettia en décembre dans les jardineries ! Difficile de choisir son poinsettia parfait au milieu des dizaines de spécimens.
La première chose que je regarde, c’est le port général de la plante. Est-ce qu’elle est bien touffue ? Est-ce qu’elle est bien équilibrée ? Ce qui ne veut pas dire qu’une plante avec un port un peu tordu est une mauvaise plante. J’adore ça sur les arbustes, ça leur donne du caractère. Mais ça dépend de votre projet.
J’ai tendance aussi à privilégier les plantes avec de nouvelles feuilles en cours de développement. Cela signifie qu’elles sont en pleine croissance et, normalement, elles sont alors en bonne santé. Mais nous reviendrons sur ce point un peu plus tard.
Au-delà des nouvelles feuilles, j’ai tendance aussi à sélectionner les pots où il y a le plus de “têtes”, c’est-à-dire l’endroit où la plante va poursuivre sa croissance. Lorsque vous adoptez un Epipremnum ou un Scindapsus, par exemple, en fonction des pots, vous pouvez avoir une tige en plus. Ce qui veut dire que la plante sera un peu plus touffue sans effort.
Cas particulier des plantes panachées
Le panachage d’une plante, ce sont les taches blanches, crèmes ou roses que certaines plantes possèdent. Il s’agit d’une anomalie génétique, que les producteurs de plantes ont isolée et multipliée pour leur beauté.
Cependant, comme il s’agit d’une anomalie, rien ne nous promet que les prochaines feuilles seront à tâches ! Alors, comment les choisir ?
D’abord, certaines variétés sont reconnues comme “stables”, ce qui signifie qu’il a peu de chance que notre plante redevienne intégralement verte. C’est le cas notamment des Monstera deliciosa ‘Albo variegata’ ou ‘Thai Constellation’.
Ensuite, puisque toute plante est différente, même au sein d’une même variété, il faut repérer des indices. D’abord, le feuillage lui-même. Je préfère une plante où toutes les feuilles montrent des panachures, bien présentes. Si c’est juste une trace au bout d’une feuille, il y a de fortes chances que c’était un heureux accident, et que la plante continue à ne produire que des feuilles vertes.
Enfin, on retrouve des traces des panachures sur les tiges et les cataphylles de certaines plantes : des rayures plus ou moins contrastées. Les Philodendron, les Syngonium, les Epipremnum notamment, ont cette particularité.
Plus les marques sont nombreuses, plus le potentiel génétique de la plante à continuer ses panachures est important. Après, c’est une question d’exposition, d’entretien et de chance. Ça ne marche pas à tous les coups, mais j’adore ce suspens.
Le Monstera deliciosa ‘Thai constellation’ est réputé pour être stable.
Les rayures sur les tiges et cataphylles de ce Philodendron ‘Pink Princess Marble’ indique son potentiel génétique de panachage.
Cas particulier des plantes à fleurs
Si vous achetez une plante pour sa floraison, posez-vous cette question. Est-ce que vous voulez un effet immédiat, une explosion florale, ou bien est-ce que vous voulez profiter de cette floraison le plus longtemps possible ?
Dans le premier cas, choisissez une plante dont au moins la moitié des fleurs a éclos. La floraison bat son plein, spectacle assuré !
Dans le second, choisissez votre plante en boutons, un peu comme lorsque vous choisissez un poinsettia en début de saison. Les fleurs vont s’ouvrir progressivement chez vous, et vous pourrez admirer l’intégralité du spectacle, parfois pendant plusieurs semaines.
Une plante en bonne santé
Maintenant que vous avez sélectionné un ou plusieurs pots qui vous plaisent, il faut vérifier une chose très importante : la santé de votre plante. À moins que vous soyez en train de faire du sauvetage de plantes (à réserver aux jardiniers ayant déjà un peu d’expérience), choisissez toujours une plante en bonne santé. Cela évitera bien des risques à votre collection, mais elle aura aussi des réserves disponibles si l’acclimatation à la maison est un peu difficile.
Les jardineries brassent énormément de plantes au quotidien, quelques fois sans conditions optimales. Il est assez facile pour des ravageurs de se glisser dans les feuillages, ni vu ni connu. Ils peuvent pourtant devenir un vrai fléau une fois dans votre jungle.
Partie aérienne
La partie la plus facile à vérifier est la partie aérienne de la plante : les feuilles, tiges, troncs, fleurs… La plupart des ravageurs et maladies se voient sur ces parties, donc regardez-les avec attention, en particulier le dessous des feuilles. C’est là que les bestioles indésirables se cachent.
Par principe, éliminez toute plante ayant des déformations de feuille, des taches suspectes ou des insectes. Non seulement le traitement n’est pas toujours simple, mais cela pourrait aussi se propager à vos autres plantes.
Par contre, si une feuille est abîmée, essayez de savoir à quoi c’est dû. Il arrive que ce soit juste une feuille pincée ou cassée lors du transport. C’est triste, mais ce n’est généralement pas problématique sur le long terme.
Partie souterraine
Si la plante que vous avez sélectionnée est saine sur sa partie aérienne, il reste une dernière vérification à faire : les racines, et accessoirement le substrat.
Commençons par le substrat. En jardinerie, il est difficile de savoir si nous passons juste avant ou juste après l’arrosage. Dans tous les cas, il ne doit pas être détrempé ni sentir la pourriture. C’est signe d’un sur-arrosage récurrent et le risque de pourriture de racines est bien présent.
Si le substrat est sec en surface, il ne doit pas être sec sur l’intégralité de la motte (sauf cactus, et encore). S’il y a un espace entre le substrat et la paroi du pot, c’est signe d’un manque d’arrosage récurrent. Le substrat est probablement devenu hydrophobe et il est possible qu’une partie des racines soient mortes de sécheresse. Si votre plante présente l’un de ces scenarii, reposez-le (à moins de vouloir vous lancer dans un sauvetage).
Côté racine, la première chose que je regarde est si elles dépassent du pot. Si c’est le cas et qu’elles sont en bonne santé (fermes, dodues, voire avec des micro-poils aux extrémités), tout va bien. Il faudra juste ne pas trop tarder à la rempoter. Si les racines qui dépassent ne sont pas en bonne santé, voire mortes, il faut passer à l’étape suivante : dépoter.
Oui, je vous entends dire que je suis folle. Mais je vous promets que vous pouvez le faire, avec délicatesse. C’est le mot-clef. L’idée est simplement de vérifier que tout va bien dans le pot. Ça serait dommage d’adopter une plante dont les racines sont mortes, non ?
Donc, on dépote délicatement, on observe les racines en surface. Dodues, fermes, voire poilues ? OK, tout va bien. Brunes, molles ou desséchées ? Alerte rouge, on repose !
Les cochenilles farineuses sont assez courantes en jardinerie
Des racines sorties du pot, mais bonne santé signifient un rempotage imminent.
Je vous retrouve à la jardinerie ?
Voilà, vous avez sélectionné votre nouvelle plante (ou votre cadeau). Cette méthode paraît un peu longue à première vue, mais je vous promets qu’avec un peu de pratique, ça se fera en quelques minutes à peine.
L’important est de choisir une plante adaptée à son futur emplacement et son(sa) futur(e) jardinier(ère) puis de s’intéresser à sa santé : son dynamisme, son potentiel, son état sanitaire hors et dans le pot.
À chaque fois que j’accompagne un(e) débutant(e) à la jardinerie, je prends le temps de lui montrer ces petits détails à observer. Mine de rien, quelques minutes dans le rayon de la jardinerie peuvent faire toute la différence entre la survie ou non d’une plante, voire la survie de votre collection.
Et n’oubliez pas les gestes de précaution une fois rentré(e) à la maison avec votre nouvelle plante !
Bonne visite à la jardinerie, bon jardinage et profitez bien de vos plantes.