Maintenant, vous savez qu’une plante d’intérieur n’est facile à entretenir que si elle est adaptée aux conditions que vous allez lui offrir. Vous ne le saviez pas ? Faites une petite pause ici, et rendez-vous sur le premier article de ce carnet : le mythe de la plante facile.
Vous êtes de retour ? Bien, reprenons. Pour choisir cette plante qui se plaira chez vous, il vous faut connaître votre intérieur. “Mais je sais parfaitement comment est mon intérieur. J’y vis tous les jours !” C’est ce que vous êtes en train de vous dire, n’est-ce pas ?
Certes. Mais est-ce que vous le connaissez d’un point de vue d’une plante ? Vous ne cherchez pas la même chose qu’elle lorsque vous choisissez votre appartement. Sauf si vous êtes un passionné de plantes, bien sûr !
Pas d’inquiétude, ce n’est pas aussi compliqué que vous pouvez l’imaginer. Faisons un petit tour ensemble des différents critères qui important pour vos plantes.
Connaître votre intérieur est indispensable pour prendre soin de vos plantes
Au sommaire dans cet article
ToggleL’importance de connaître votre intérieur
Connaître votre intérieur, ou plutôt certaines caractéristiques de votre chez-moi, est indispensable quand vous cultivez des plantes d’intérieur. Cela vous permet de savoir si la plante que vous souhaitez adopter se plaira chez vous.
Toute plante est unique
Chaque plante a des besoins particuliers, en lien avec son milieu d’origine. Certaines préfèrent les espaces très ensoleillés, comme les cactus et une grande partie des succulentes ; d’autres se plaisent à l’ombre, comme les fougères par exemple. Il y a des plantes qui ont besoin d’une atmosphère humide ou d’arrosages réguliers, et d’autres qui veulent une température toujours chaude (eh oui, il y a des frileuses aussi chez les plantes).
C’est un peu comme pour nous. Il y a des humains qui sont plus heureux quand il fait beau et chaud, et d’autres qui préfèrent la pluie ou la neige. L’endroit où l’on a grandi joue souvent. J’ai une nette préférence pour les atmosphères humides, que je tiens de mon enfance sous les tropiques.
Les fougères apprécient une lumière plus tamisée. Connaître votre intérieur vous permet de les installer au bon endroit.
Choisir une plante adaptée à son intérieur
Choisir une nouvelle plante n’est pas toujours une décision rationnelle. Le coup de cœur est l’une des principales raisons pour laquelle ma jungle s’est autant développée ces dernières années.
Mais lorsque vous choisissez, volontairement ou par hasard, une plante qui se plait dans les conditions naturelles de votre intérieur, c’est le jackpot ! Son entretien est plus facile. Elle est moins sujette aux maladies ou aux ravageurs. Sa croissance est plus rapide et elle est en pleine forme. Idéal, n’est-ce pas ? Et oui, c’est possible même si vous êtes au tout début de votre voyage d’apprenti jardinier !
Les caractéristiques qui comptent pour une plante
Lorsque vous cherchez votre nouveau chez-vous, vous avez des critères bien définis. Normalement. Lors de ma dernière recherche d’appartement, je voulais un balcon, une cuisine alimentée au gaz (je déteste les plaques électriques ou à induction) et une orientation bien particulière. Pourquoi ? Parce qu’une bonne lumière est indispensable à la croissance de vos plantes.
Les caractéristiques de votre intérieur ne sont pas les mêmes selon si vous êtes devant la baie vitrée du salon ou dans la salle de bain avec une fenêtre minuscule (si vous en avez une). Elles varient aussi selon l’emplacement dans une même pièce.
Il n’est pas question de faire un inventaire complet de chaque mm² de votre appartement, je vous rassure. Mais il y a cinq caractéristiques importantes à prendre en compte si vous voulez avoir des plantes en pleine forme :
- la lumière ;
- la température ;
- l’humidité ambiante ;
- l’espace disponible ;
- la présence ou non d’animaux et d’enfants en bas-âge.
Voyons cela d’un plus près.
Premier critère : la lumière
La lumière naturelle est indispensable pour une plante. Pas de lumière, pas de photosynthèse, et donc pas de plante. Sauf éventuellement des champignons, mais je ne pense pas que vous ayez prévu d’en cultiver dans votre salon. Dans la cave ou un placard de la cuisine en revanche…
C’est le critère n°1 pour n’importe quelle plante. Il est donc naturel d’ajuster son choix de plante à la lumière disponible chez vous. Faisons un peu connaissance avec la lumière qu’il y a chez vous.
Les plantes panachées (c’est-à-dire avec des taches blanches) ont besoin de plus de lumière. Chez moi, elles sont installées tout près de la fenêtre.
Décryptez votre lumière
La lumière naturelle d’un intérieur varie selon plusieurs facteurs, qu’ils soient physiques ou saisonniers. L’idée ici n’est pas de dégainer un outil de mesure. Mais simplement de comprendre ce qui fait varier la qualité et la quantité de lumière naturelle donc vous bénéficiez.
L’orientation de votre fenêtre
Selon la position de votre fenêtre par rapport au soleil, vous aurez plus ou moins de lumière. Cela s’appelle aussi l’exposition. Si votre fenêtre est orientée vers le sud, vous avez une exposition la plus lumineuse possible (s’il n’y a pas de filtre devant. Je reviens sur ce point plus tard). Les expositions est ou ouest bénéficient de soleil le matin ou en fin de journée. La lumière est plus douce. Les fenêtres orientées vers le nord sont celles qui offrent le moins de lumière naturelle.
La taille et la distance par rapport à la fenêtre
Vous aurez naturellement plus de lumière si vous avez une baie vitrée ou une petite fenêtre ou un soupirail.
En parallèle, plus vous vous éloignez de la source de lumière, c’est-à-dire la fenêtre, plus l’intensité lumineuse diminue. C’est pour cela que vous avez besoin d’une lampe à côté du canapé s’il est au fond de la pièce.
C’est la place la plus ensoleillée de mon appartement (après le balcon). Du coup, c’est ici que j’installe mes succulentes en hiver.
Le contexte extérieur de votre fenêtre
Si vous faites face à un immeuble ou à un grand arbre, la quantité de lumière que vous recevez est limitée par ces éléments. Ce sont des masques ou des filtres. Si c’est votre cas, vous aurez une lumière tamisée même si vous êtes orienté vers le sud.
Ces filtres, lorsqu’ils sont végétaux, peuvent changer d’une saison à l’autre. Un platane qui vous fait de l’ombre en été, laissera passer le soleil d’hiver. Les immeubles sont immuables (ou presque). Mais si vous êtes chanceux, le soleil peut se refléter sur la fenêtre d’en face, pour vous donner un petit rayon en bonus.
La région où vous habitez
Et oui, votre adresse joue aussi ! Selon les régions, vous bénéficierez d’une lumière plus ou moins intense et plus ou moins fréquente.
J’habite en Normandie. J’ai donc moins de jours de soleil qu’un jardinier habitant à Marseille, et une intensité lumineuse moins importante aussi. De la même manière, le jardinier marseillais bénéficie d’une intensité lumineuse moindre par rapport à l’île de la Réunion.
La saison
Enfin, la lumière varie aussi selon la période de l’année. L’intensité de la lumière et la durée du jour sont plus importantes en été (du moins sous le climat tempéré) qu’en hiver.
Cela joue sur la manière dont le soleil rentre chez vous. En été, le soleil va jusqu’au fond de ma chambre. Tandis qu’en hiver, il rentre à peine sur un quart de la profondeur de la pièce.
Une fois que vous connaissez votre lumière, il devient plus simple de choisir les plantes qui se plairont chez vous.
Certaines de ces variables ne sont pas évidentes à connaître si vous venez d’emménager. Pas de panique, il sera toujours temps d’ajuster l’emplacement de votre plante s’il n’est pas adapté. Le but de cet article est uniquement de vous montrer que la lumière, et donc la plante que vous allez choisir, n’est pas la même en fonction de l’emplacement dans une pièce.
Et s’il n’y a pas de lumière naturelle dans la pièce ?
Parfois, vous avez une pièce aveugle dans votre intérieur, ou avec une source de lumière naturelle tellement faible que l’on peut la considérer comme absente. Dans ce cas-là, vous avez trois solutions.
- La solution réaliste : vous renoncez à y installer une plante, car elle va y mourir très rapidement.
- La solution créative : vous choisissez des plantes artificielles ou des plantes stabilisées.
- La solution technique : vous installez un éclairage horticole. À vous la collection de plantes tropicales dans la cave !
Deuxième critère : la température
Les plantes d’intérieur sont principalement originaires des régions tropicales ou équatoriales. Elles ont donc l’habitude d’avoir chaud toute l’année et sont plutôt frileuses. Elles tolèrent rarement des températures en dessous de 12 à 15 °C. Gardez-les au chaud dans votre intérieur, en particulier en hiver !
Il existe bien sûr des exceptions. Certaines plantes ne supportent pas qu’il fasse trop chaud (supérieur à 28-30 °C). D’autres résistent à des températures basses (5 °C), voire aux faibles gelées. Ce sont des plantes rustiques.
Vous ne pouvez donc pas installer n’importe quelle plante dans les pièces fraîches ou non chauffées. Vérifiez toujours les températures si vous installez vos plantes dans une véranda, une serre froide, un garage ou un jardin d’hiver. Il faudra peut-être les rapatrier dans le salon au plus froid de l’hiver.
Troisième critère : l’humidité ambiante
Comme les plantes d’intérieur sont souvent originaires des forêts tropicales, elles aiment l’humidité ambiante. Vous la connaissez peut-être sous le nom barbare d’hygrométrie. Heureusement, la plupart des plantes d’intérieur commercialisées en jardinerie tolèrent facilement une humidité ambiante moyenne de 50-60 %. À moins d’habiter sous un climat sec, c’est un taux facile à atteindre naturellement.
Vous avez des pièces qui sont plus humides que d’autres. Cela varie en fonction :
- de l’orientation : une pièce faisant face au nord est souvent plus humide ;
- de l’usage : la salle de bain et la cuisine sont plus humides, puisque nous y créons régulièrement de la vapeur. Les fougères adorent, à condition de les garder à l’écart des sources de chaleur ;
- de la région où vous vivez : les verts pâturages de Normandie ne sont pas un mythe (même si le réchauffement climatique pourrait y arriver). Nous avons rarement moins de 50-60 % d’humidité ambiante, même en plein été (hors canicule). L’atmosphère sera cependant beaucoup plus sèche si vous habitez à Marseille ;
- de la saison : les périodes pluvieuses sont plus humides. Attention cependant au chauffage, qui a tendance à assécher l’air.
Certaines plantes ont besoin de plus d’humidité ambiante que d’autres. En connaissant votre intérieur, vous savez dans quelle pièce vos plantes seront les plus heureuses.
Connaître son humidité ambiante est un peu délicat sans appareil de mesure. Vous pouvez le faire “au doigt” ou vous pouvez investir dans un petit thermomètre-hygromètre. Inutile d’acheter une station météo ultra-moderne (et ultra-chère), vous en trouverez à des prix très abordables dans le rayon puériculture ou sur Internet.
C’est toujours intéressant d’en avoir un sous la main. Vous pourrez connaitre les évolutions au cours des saisons et repérer les épisodes extrêmes (canicule, coup de froid). Pratique pour aider vos plantes avant qu’elles n’en souffrent.
Quatrième critère : l’espace disponible
Les plantes grandissent… toute leur vie !
Ça vous semble évident, n’est-ce pas ? Mais quand vous êtes au milieu d’une jardinerie, entouré d’une multitude de plantes qui ne demandent qu’à être ramenées à la maison, nous avons tendance à oublier ce “petit” détail.
Les plantes vendues en jardinerie sont généralement très jeunes. C’est assez difficile d’estimer leur taille adulte si vous ne les connaissez pas. D’autant plus qu’elle n’est jamais mentionnée sur les étiquettes, au contraire des plantes d’extérieur. Je n’ai jamais compris pourquoi…
Du coup, il arrive que nous choisissions une plante qui finit par devenir beaucoup trop grande pour notre chez-nous. J’ai fait cette erreur à plusieurs reprises, et je sais que je vais continuer à la faire. Mon premier Ficus elastica faisait une dizaine de centimètres de haut quand je l’ai acheté il y a quatre ans. Il est maintenant plus grand que moi. Dois-je préciser que j’en ai deux autres, encore tout petits ?
Et mon premier philodendron, un Philodendron. erubescens ‘Red Imperial’, a envahi à lui seul tout un coin de ma chambre. Heureusement, je ne vis plus dans un studio de 18 m².
Certaines plantes peuvent rapidement devenir imposantes ! Comme mon Philodendron ‘Imperial Red’, qui envahit ma chambre depuis 4 ans.
En plus de l’encombrement de l’espace, les grandes plantes peuvent se retrouver dans le passage. En frottant contre elles constamment, vous allez abîmer les feuilles, voire les casser. Soyons honnêtes, c’est très frustrant quand ça arrive !
Faut-il se restreindre aux petites plantes en intérieur ?
Pas forcément. Cela va dépendre de votre espace disponible et la jungle de vos rêves. Certains souhaitent quelques plantes disposées harmonieusement dans leurs pièces. D’autres veulent transformer leur appartement en jardin exubérant !
Quelques conseils pour vous aider dans votre futur choix :
- les plantes cultivées en pot et en intérieur poussent généralement plus lentement et moins haut que dans leur habitat naturel ;
- certaines plantes poussent naturellement lentement, vous aurez le temps de la voir venir avant qu’elle vous envahisse ;
- il est possible de couper vos plantes quand elles deviennent trop envahissantes (je n’aime pas ça, mais c’est parfois indispensable) ;
- vous pouvez aussi les offrir à quelqu’un qui a la place pour l’accueillir (ou les vendre, pour acheter une nouvelle plante!) ;
- astuce bonus : installez-les discrètement sur votre lieu de travail (vous sentez ma méthode préférée ?)
Ceci étant dit, il existe de nombreuses plantes d’intérieur de petite taille absolument magnifiques, qui pourront se glisser dans n’importe quel intérieur.
Si vous habitez dans un petit espace, vous pouvez opter pour des plantes de taille modeste, comme le Sophora prostata (à gauche) ou les Tillandsia (à droite)
Cinquième critère : les animaux et les enfants
Beaucoup de plantes d’intérieur sont toxiques. Ce n’est pas forcément mortel, mais ça peut être très désagréable et vous conduire droit à l’hôpital ou à la clinique vétérinaire. Pas exactement ma définition d’une bonne soirée…
Vous avez des animaux de compagnie qui ont l’habitude de mordiller ou de jouer avec des plantes ou des feuilles ? Des enfants qui n’ont pas encore la capacité de comprendre qu’il ne faut pas toucher aux plantes ? Il vous faudra prendre quelques précautions pour éviter les accidents.
Choisissez des plantes non toxiques (il y en a plus que vous ne le pensez) ou mettez vos plantes hors d’atteinte de ces petites créatures curieuses.
La cohabitation entre les plantes d’intérieur et les animaux de compagnie peut bien se passer.
Conclusion
Nous terminons ainsi notre découverte des caractéristiques de votre appartement, du point de vue d’une plante. Lumière, température, humidité, espace… Même votre chat vient de prendre une tout autre importance, n’est-ce pas ? Vous avez des questions sur votre intérieur ? Posez-les en commentaires, et nous essaierons d’y voir plus clair ensemble.
Si vous voulez être raisonnable dans votre choix de plantes, je vous conseille de vous pencher sur l’article suivant de ce carnet : quel jardinier serez-vous ?
Mais je peux comprendre votre impatience à aller chercher votre première colocataire à feuilles. Dans ce cas, à vous de jouer !
Prenez le temps d’analyser la place qui lui sera dédiée pour pouvoir choisir la plante la plus adaptée. Ensuite, à vous de voir si vous voulez suivre votre coup de cœur dans les rayons de la jardinerie, ou si vous préférez rester sur une valeur sûre pour vos débuts. Auquel cas, j’ai quelques propositions à vous faire. N’oubliez pas de partager des nouvelles de protégées en commentaire ! Je suis curieuse de voir laquelle a retenu votre attention.
Bon jardinage, et profitez de vos plantes.