Vous connaissez la malédiction du basilic ? Vous savez, lorsque nous achetons un pot de basilic au début de l’été pour nos salades et qu’il meurt avant même sans que nous ayons le temps de comprendre ce qu’il se passe. Ça m’est arrivé un nombre incalculable de fois. Heureusement, j’ai appris à lever la malédiction depuis. Découvrez tous les conseils et astuces pour prendre soin de cette plante incontournable de l’été à la maison.
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Parce que nous n’avons pas toujours le temps de lire un article dans le détail, ou bien que nous cherchons juste une information précise, voici un récapitulatif pour entretenir le basilic en pot. Pour tous les détails et des conseils supplémentaires, n’hésitez pas à poursuivre votre lecture.
Nom scientifique | Ocimum basilicum |
Nom commun français | Basilic commun |
Famille | Lamiacées |
Origines | Inde |
Dimensions | Jusqu'à 60 cm de haut et 40 cm de large selon les variétés |
Exposition | Soleil |
Températures | 18-25°C (min : 0°C ; max : 35°C) |
Arrosage | Lorsque la surface du substrat est sèche |
Humidité ambiante | Pas de minimum requis |
Substrat | Drainant, mais doit rester frais (terreau universel ou potager par exemple) |
Engrais | Pendant la période de croissance |
Toxicité | Non |
Multiplication | Semis, division, bouturage |
La malédiction du basilic en pot
Pourquoi le basilic en pot meurt rapidement ?
Pourquoi le basilic en pot que nous achetons dans le commerce meurt en quelques jours, à peine deux semaines ? Parce qu’ils ne sont pas faits pour durer. Ce n’est pas la plante elle-même qui pose un problème, mais la manière dont elle est cultivée.
L’objectif des producteurs, ce que vous ayez à disposition, pendant toute la saison (et même plus longtemps), des pots de basilic bien garnis dans les rayons. Pour l’atteindre sans que cela leur demande des mois de travail, ils combinent deux méthodes : semer beaucoup de graines dans chaque pot et pousser le tout aux engrais. Au final, nous finissons avec une boîte de sardines dopées. Vous voyez ce que je veux dire ?
Le pot est alors beaucoup trop petit pour assurer la croissance du basilic à court et long terme. De plus, lorsqu’il arrive chez vous, ce pauvre basilic se retrouve à la diète. Il meurt donc rapidement, ce qui nous conduit à… racheter un nouveau basilic en pot.
Lever la malédiction du basilic en pot
Heureusement, il y a une solution pour lever la malédiction du basilic en pot. En fait, il y en a même deux.
Contre-sort n°1 : produire ses propres pots de basilic
La solution la plus simple, mais plus longue, c’est de semer nous-mêmes nos pieds de basilic. Cela nous permet de nous assurer de ses bonnes conditions de culture dès le début. Mais, il faut prévoir ses semis à l’avance pour avoir du basilic en même temps que les premières tomates. J’avoue, je me rate régulièrement sur ce point, donc j’utilise souvent la seconde méthode.
Contre-sort n°2 : diviser son basilic en pot
En début de saison, je passe dans ma jardinerie préférée pour acheter un pot de basilic déjà bien développé. Ensuite, il y a trois étapes à suivre :
- Pincer les tiges du basilic en pot, c’est-à-dire couper les tiges juste au-dessus d’un nœud. Le nœud, c’est l’endroit où les feuilles sortent de la tige. À l’aisselle des feuilles se cachent des bourgeons secondaires, qui vont prendre le relai et créer deux nouvelles tiges, et donc deux fois plus de futures feuilles à déguster !
- Diviser la motte. Généralement, les pieds de basilic en pot sont composés de “groupes de tiges”. Il suffit donc de dépoter et de séparer délicatement ces groupes.
- Rempoter chacun de ces morceaux dans un pot plus grand que le pot d’origine. Nous pouvons aussi les installer dans des bacs d’herbes aromatiques ou, ma solution préférée, dans le même pot que les tomates. Ce sont des plantes compagnes : le basilic protège les tomates de certains insectes nuisibles.
Et voilà, nous voici les heureux propriétaires de plusieurs pieds de basilic qui vont rapidement s’étoffer et nous fournir de belles feuilles parfumées toute la saison.
Le basilic en pot vendu dans le commerce est généralement trop densément planté pour survivre à long terme dans leur pot
Pincer les tiges au-dessus d’un nœud est la meilleure manière de tailler ou récolter le basilic
Où installer le basilic en pot à la maison ?
Nous savons maintenant qu’il est tout à fait possible de cultiver du basilic en pot à la maison. Mais quelles sont les conditions pour qu’il s’épanouisse ? Car rien ne sert de lui sauver la vie à l’achat pour qu’il ne meure quelques semaines plus tard, n’est-ce pas ?
Exposition
Le basilic commun (Ocimum basilicum) est une plante de pleine lumière. Que ce soit sur le balcon, un rebord de fenêtre ou même en intérieur, le basilic demande une exposition ensoleillée, avec plusieurs heures de soleil direct.
Les miens sont exposés plein est, sur le balcon, avec du soleil toute la matinée. Toutes les expositions sont possibles, à l’exception du nord. Notre basilic n’aurait pas assez de lumière, il va végéter au lieu de se développer.
C’est pareil en intérieur, avec une seule petite précaution à prendre : s’il est installé juste derrière la vitre, il vaut mieux éviter les rayons du soleil pendant les heures les plus chaudes. Le verre fait un effet de loupe qui pourrait conduire à des brûlures sur les feuilles.
Températures et périodes de culture
Cultiver le basilic en extérieur
Originaire d’Inde, le basilic est une plante frileuse. La moindre gelée tardive peut avoir raison d’elle ! C’est pourquoi il vaut mieux le planter une fois que les dernières gelées sont passées.
Comment savoir quand est le bon moment ? En vous référant aux données météorologiques de l’endroit où vous vivez. Généralement, vous trouverez une date moyenne des dernières gelées, calculées sur les dix dernières années. Cela vous donne une bonne idée de la période de plantation en extérieur du basilic.
Sinon, vous pouvez utiliser la méthode traditionnelle : attendre le passage des Saints de Glace. Il y a quatre Saints de Glace, le 11, 12, 13 et 25 mai. Si vous habitez dans des régions douces, la mi-mai est une bonne date à retenir. Mais si vous avez des hivers plutôt froids, mieux vaut la jouer prudente et attendre la fin mai.
Par principe, j’attends la fin mai/début juin pour planter mes plantes d’été (basilic, tomates, courgettes…) et pour sortir mes plantes tropicales.
Cultiver le basilic en extérieur
En intérieur, il est possible d’étendre un peu la saison de culture, en commençant dès avril. En réalité, du moment qu’il reçoit assez de lumière et de chaleur, il est possible de cultiver du basilic en pot toute l’année en intérieur. Mais la lumière naturelle hivernale ne suffira pas, un éclairage horticole complémentaire sera indispensable si nous ne voulons pas que la plante s’étiole et fasse des feuilles ridiculement petites.
Humidité
Le basilic ne demande pas une ambiance particulièrement humide. Au contraire, il craint même l’excès d’eau. Par contre, il vaut mieux placer notre basilic en pot à un emplacement abrité du vent. Ses grandes feuilles se déshydratent facilement dans les positions exposées aux courants d’air, ce qui demande des arrosages plus fréquents.
J’aime planter mon basilic dans le même pot que mes tomates. Elles s’entraident en chassant les insectes ravageurs de leurs colocataires.
Comment prendre soin du basilic en pot ?
Ça y est, vous avez trouvé la place parfaite ? Bien. Voyons maintenant comment prendre soin de notre basilic en pot pour en profiter le plus longtemps possible.
Arrosage
La clef d’un basilic qui dure dans le temps, c’est de ne pas se rater sur l’arrosage.
Le basilic apprécie d’avoir les pieds toujours au frais, en particulier quand le temps est chaud et ensoleillé ou venteux. Il faut donc l’arroser quand le substrat est sec en surface, un peu comme les fougères. N’hésitez donc pas à vérifier régulièrement l’état du sol, car le basilic n’aime pas quand nous l’oublions.
Heureusement, il montre facilement qu’il a soif : ses feuilles retombent alors mollement. Elles reprendront leur port normal avec un bon arrosage. Par contre, les feuilles d’un basilic trop souvent oublié vont finir par sécher ou noircir. Donc, n’hésitez pas à multiplier les stratégies pour réduire la perte d’eau pour le basilic : paillage, ombrage en cas de canicule…
Le basilic craint aussi les sols saturés en eau. Un souci qui peut survenir lorsque nous cultivons le basilic en pot. Les arrosages doivent donc être généreux, mais veillez bien à vider la soucoupe ou le cache-pot après l’arrosage pour éviter que le substrat ne soit saturé et que les racines ne se noient.
Rempotage
Le rempotage est indispensable pour le basilic, surtout si nous l’achetons en pot. C’est, après tout, la solution la plus pratique pour lever la malédiction du basilic en pot.
Côté substrat
Le basilic apprécie un substrat léger et drainé, mais qui retient suffisamment l’humidité. Un terreau universel ou potager convient très bien. J’aime bien y rajouter un peu de compost, pour apporter des nutriments en plus.
Et si vous avez la main lourde à l’arrosage ou que vous utilisez de la terre de jardin un peu lourde ou argileuse, un peu de perlite assurera le bon écoulement de l’eau et évitera que les racines se noient.
Côté pot
Le basilic pousse rapidement, comme c’est souvent le cas pour les plantes qui ne vivent qu’une saison. Au moment du rempotage, il vaut mieux choisir directement un pot nettement plus grand. Un pot de 12-15 cm de diamètre est déjà intéressant et devrait faire une bonne partie de la saison, surtout si vous le récoltez régulièrement.
Pour le matériau, vous pouvez choisir celui que vous préférez. Mais les matériaux imperméables (plastique, poterie émaillée…) conservent l’humidité dans le sol plus longtemps. Un moyen intéressant de réduire la perte d’eau et d’espacer les arrosages. Dans tous les cas, assurez-vous qu’il soit percé pour faciliter l’évacuation du surplus d’eau lors de l’arrosage.
Engrais
Le basilic est un gourmand. C’est qu’il en faut de l’énergie et des nutriments pour grandir aussi vite ! Un apport régulier d’engrais permettra de soutenir sa croissance et d’assurer des récoltes toute la saison.
Je préfère utiliser un engrais équilibré, similaire à celui que j’utilise pour mes plantes d’intérieur, puisque ce sont les feuilles qui nous intéressent. Mais si vous avez déjà un engrais pour potager ou plantes fleuries pour votre balcon, il fera tout aussi bien l’affaire.
Maladies et ravageurs
Maladies du basilic
Les maladies du basilic sont le plus souvent induites pour des erreurs d’arrosage. Trop d’eau et les racines pourrissent. Pas assez d’eau et le feuillage sèche ou se tache de noir.
Un feuillage constamment mouillé par temps chaud peut favoriser l’apparition de maladies cryptogamiques (champignons) que les feuilles, les rendant impropres à la consommation et épuisant la plante. Autant que possible, évitez de mouiller les feuilles au moment de l’arrosage.
Parasites du basilic
Les plantes à croissances rapides sont souvent plus fragiles et attirent les insectes ravageurs. Je trouve régulièrement des thrips dans mes basilics, plus rarement des pucerons verts (plutôt en début de saison, sur les jeunes pousses). En extérieur, je laisse faire la nature, puisque j’ai des insectes alliés qui y sont installés (coccinelles, chrysopes). Mais en intérieur, une bonne douche et un lâcher d’insectes bénéfiques peuvent faire des merveilles.
Par principe, évitez les insecticides. Non seulement ils ne font aucune différence entre ravageurs et alliés, mais ils empoisonnent l’eau, le sol et les feuilles que vous allez manger plus tard.
Multiplication du basilic
Le basilic est une plante aromatique très facile à multiplier :
- par semis : semer les graines sur un terreau fin, garder humide, au chaud et à la lumière. En quelques semaines, les premières pousses devraient apparaître.
- par division : voire le contre-sort n°2 contre la malédiction du basilic en pot
- par bouturage : lorsque vous récoltez le basilic, ne jetez pas la tige ! Elles se bouturent très rapidement dans l’eau ou directement en terreau. Vous aurez alors de jeunes pousses pour créer une nouvelle potée de basilic et prolonger vos récoltes.
Le basilic se bouture très rapidement en eau.
Lorsque vous récoltez le basilic, n’hésitez pas à le bouturer en même temps.
Récolter le basilic en pot
Pendant la saison
La récolte du basilic se fait toute la belle saison, soit de mai à octobre, du moment que votre basilic présente plusieurs nœuds et quelques paires de belles feuilles. Je préfère la faire au fur et à mesure de mes besoins plutôt que de tout récolter d’un coup. Cela me permet d’avoir du basilic frais quasiment à volonté.
Même s’il est tentant de prendre juste une ou trois feuilles, il y a une méthode bien plus intéressante quand il s’agit de récolter le basilic. C’est de procéder exactement comme si nous pincions les tiges. Il suffit de couper une ou deux tiges juste au-dessus d’un nœud. De cette manière, nous encourageons notre plante à créer de nouvelles tiges et feuilles. Non seulement notre basilic ne paraît pas à moitié déplumé, mais il produira plus longtemps.
Floraison et fin de saison
Floraison
La floraison est l’objectif de chaque plante à fleurs, pour permettre sa reproduction. Cependant, une fois en fleurs, la tige du basilic stoppe sa croissance. Si nous souhaitons récolter du basilic pendant toute la belle saison, il vaut mieux couper les hampes florales pour encourager notre basilic à faire de nouvelles feuilles.
En revanche, j’ai tendance à laisser le basilic pourpre fleurir, puisque je le cultive surtout pour le côté esthétique (j’aime moins son goût). Je laisse fleurir mes basilics à la fin de la saison. Leurs fleurs sont intéressantes pour les insectes butineurs et cela me permet de récolter les graines pour l’année suivante.
Fin de saison
Le basilic commun ne vit que du printemps à l’automne. Au contraire du basilic perpétuel, il meurt avec le retour du froid. À partir de fin septembre, ou même courant octobre, lorsque nous avons une belle arrière-saison, je récolte l’intégralité des feuilles. Pas question de les perdre.
Une fois bien nettoyées pour éliminer les saletés et les éventuels insectes clandestins, il est possible de faire sécher ou de congeler les feuilles du basilic pour pouvoir les utiliser plus tard. Ou, si vous vous sentez d’attaque pour un peu de cuisine, vous pouvez les transformer en pesto ou faire une huile parfumée.
Le basilic pourpre est compact, parfait pour la culture en pot.
Alors, vous cultivez du basilic en pot cette année ?
Le basilic commun est l’une des plantes aromatiques incontournables de l’été. Ne vous laissez pas impressionner par la fameuse malédiction du basilic en pot. Vous avez maintenant toutes les clefs pour la lever et le cultiver facilement. De la chaleur, du soleil et des arrosages généreux sont les ingrédients pour un basilic en pleine forme.
Vous vous laissez tenter ? Et si votre projet consiste en une collection d’aromates, voici une petite sélection de plantes faciles à cultiver au balcon.
Si vous avez la moindre question sur la culture du basilic ou si vous souhaitez partager vos expériences, n’hésitez pas à les laisser dans les commentaires. J’y répondrai avec plaisir.
Bon jardinage et profitez bien de vos plantes !