Humidificateur d’air pour plantes d’intérieur : indispensable ?

Qui dit retour de l’hiver, dit retour du chauffage et d’une problématique qui revient régulièrement dans l’entretien des plantes d’intérieur : l’humidité de l’air. Vous avez sûrement déjà vu des images sur les réseaux sociaux de jungles urbaines baignant dans un filet de brume et de jardiniers qui clament que l’humidificateur à sauver leurs plantes, qu’elles n’ont jamais été aussi belles. Mais est-ce qu’un humidificateur d’air pour plantes d’intérieur est vraiment indispensable ?

Qu’est-ce que l’humidité de l’air ?

L’humidité de l’air, c’est la quantité d’eau présente dans l’air. Elle est invisible, car sous forme gazeuse (vapeur) et s’exprime en pourcentage (%). Le taux d’humidité dans l’air varie en fonction de la saison, de la météo ou même de l’heure dans la journée. Par exemple, s’il pleut, l’humidité de l’air va fortement augmenter. 

Contrairement à ce que vous pensez, elle varie aussi dans votre appartement, y compris d’une pièce à l’autre. Lorsque vous vous douchez, lorsque vous faites la vaisselle, lorsque vous étendez votre linge pour qu’il sèche, lorsque vous arrosez vos plantes… En fait, à chaque fois que vous manipulez de l’eau, vous augmentez l’humidité de l’air autour de vous.

Et pour les plantes d’intérieur ?

Nos plantes d’intérieur sont réputées pour aimer les atmosphères humides. Dans notre imaginaire collectif, nos Monstera, nos fougères, nos Philodendron, viennent tout droit des sous-bois des forêts tropicales, à l’autre bout de la planète. 

Ce n’est pas tout à fait ça. Remettons quelques faits à leur place.

Fait 1 : nos plantes d'intérieur sont déjà acclimatées

Désolée de vos décevoir (ou de vous rassurer), mais les plantes d’intérieur que vous adoptez en jardinerie ne viennent pas directement des forêts tropicales. Et heureusement ! Notre passion pour les plantes d’intérieur ne devrait pas se faire à détriment des écosystèmes.

Non, nos plantes ont été multipliées et ont grandi en Europe (Pays-Bas, France…), dans des serres chaudes, dont le climat ressemble plutôt à nos appartements. En version optimisée pour les plantes, bien sûr (je veux bien y emménager, moi aussi !). Elles n’ont donc aucun souci à s’adapter à notre salon ou notre bureau.

Fait 2 : 50 % d’humidité suffisent

Et oui, votre Monstera deliciosa ou votre pothos doré ne demandent pas la Lune. Pour la majeure partie des plantes d’intérieur en jardinerie, une atmosphère autour de 50% d’humidité suffit pour qu’elles s’épanouissent, du moment que vous n’oubliez pas de les arroser lorsqu’elles en ont besoin.

Fait 3 : Il ne fait pas “sec” dans votre appartement

En tout cas, pas aussi sec que vous l’imaginez. L’humidité de l’air en moyenne d’une habitation varie entre 40 à 60 % selon la région, la saison et le système de chauffage. Évidemment, il y a des variations au cours de l’année, au cours de la journée, ou même entre deux pièces.

Mais globalement, en France métropolitaine, vous pouvez accueillir une grande partie des plantes d’intérieur sans souci particulier. N’hésitez pas à investir dans un hygromètre (l’outil qui mesure l’humidité de l’air) pour savoir où vous vous situez. Cela vous rassurera.

Plantagère du bureau, juste au-dessus du radiateur. Mes plantes ne s'en portent pas plus mal, y compris les fougères et les Anthuriums, connus pour leur besoin d'humidité ambiante.
Aucun humidificateur d'air pour les plantes tropicales installées dans la chambre.

Mes plantes d’intérieur, qu’elles soient installées dans le bureau (à gauche) ou la chambre (à droite), ne demandent pas une augmentation de l’humidité ambiante au quotidien, même lorsque les radiateurs fonctionnent. 

Mais alors, pourquoi vouloir un humidificateur d’air pour plantes d’intérieur ?

Maintenant que nous savons tout cela, vous vous demandez peut-être pourquoi, du coup, certains jardiniers cherchent à augmenter l’humidité de l’air autour de leurs plantes d’intérieur ?

Trois cas où augmenter l’humidité de l’air peut être indispensable

Dans certaines situations, cela peut être indispensable pour la bonne santé des plantes : 

  • certaines plantes demandent une humidification de l’air importante et constante. Cela est dû à leur milieu d’origine, où les conditions météorologiques sont bien particulières. Ce sont des plantes qui ne sont pas forcément courantes dans les jardineries, parce qu’elles supportent mal l’atmosphère de nos appartements. Mais vous pouvez en croiser parfois, comme des sélaginelles (Selaginela sp.) ou du joli Begonia amphioxus ;
  • lorsque nous faisons face à des périodes chaudes et sèches (moins de 45%) assez longues, que ce soit parce que c’est la caractéristique de votre été, ou bien parce qu’il s’agit d’un épisode de canicule à rallonge. Ce qui, malheureusement, semble de plus en plus courant avec l’évolution climatique ;
  • en fonction de notre système de chauffage. Certains, comme les radiateurs électriques par exemple, assèchent particulièrement l’atmosphère. C’est peut-être l’argument que nous entendons le plus souvent sur ce sujet au retour de l’hiver.

Si vous avez besoin, pour diverses raisons, d’augmenter l’humidité de l’air pour vos plantes, sachez qu’il existe plusieurs astuces à explorer avant d’investir dans un humidificateur d’air. Car cet outil, très pratique, a un coût non négligeable à l’achat et à l’usage.

Cinq alternatives à l’humidificateur d’air pour plantes

Astuce 1 : rassembler nos plantes tropicales

Les plantes produisent, constamment, de la vapeur d’eau. On dit qu’elles transpirent. C’est dû à leur fonctionnement interne : l’eau est puisée dans le sol et ressort par les feuilles sous forme de vapeur. Cette circulation d’eau dans la plante lui donne sa rigidité. 

Si nous installons plusieurs plantes côte à côte, nous créons un microclimat. Cette vapeur d’eau va se concentrer autour des feuillages, permettant une augmentation naturelle de l’humidité de l’air pour les plantes. 

C’est la principale astuce que j’utilise au quotidien. Toutes mes plantes sont rassemblées en groupe, généralement à proximité immédiate des fenêtres. Aujourd’hui, j’ai une humidité moyenne de l’air de 60-70 % dans les “massifs”, y compris en pleine canicule.

Rassembler les plantes est ma méthode préférée pour conserver une hygrométrie favorable sans avoir recours à un humidificateur d'air pour mes plantes.

Rassembler les plantes est ma méthode préférée pour conserver une hygrométrie favorable sans avoir recours à un humidificateur d’air pour mes plantes.

Astuce 2 : Installer nos plantes dans les pièces humides

Vous saviez que certaines de vos pièces sont naturellement plus humides que d’autres ? Puisque nous y utilisons régulièrement de l’eau, et notamment de l’eau chaude (vapeur), l’atmosphère de la salle de bain et de la cuisine est plus humide.

Si ces pièces possèdent, chez vous, une fenêtre avec une luminosité suffisante, vous pouvez tout à fait y installer vos plantes d’intérieur. J’ai longtemps préféré y installer des fougères au feuillage fin. Mais ma salle de bain actuelle est très lumineuse, donc elle a été peu à peu envahie par des plantes de toute sorte.

Astuce 3 : la fameuse méthode de la soucoupe

Oui, fameuse, car c’est vraisemblablement la méthode la plus connue. En tout cas, c’est la première que j’ai découverte lorsque j’ai commencé à m’intéresser aux plantes tropicales. Comment elle fonctionne ? Très simplement, par effet d’évaporation. 

Il s’agit de remplir une soucoupe de billes d’argile (ou tout autre élément similaire) et d’eau, en laissant les billes émerger partiellement. Puis de déposer vos plantes sur les billes d’argile, sans les faire tremper dans l’eau. L’eau, en s’évaporant, augmente l’humidité de l’air autour des plantes. Il suffit ensuite de maintenir le niveau de l’eau dans la soucoupe au quotidien. 

Pour être honnête, je ne m’en sers plus. Mais surtout parce que j’ai suffisamment de plantes installées ensemble pour ne pas avoir besoin. Cette méthode m’a été utile au début, pendant les périodes de canicule

Astuce 4 : les systèmes fermés

Certaines plantes demandent une humidité de l’air importante et stable. Ce sont ce que j’appelle les “plantes de terrarium”. Pourquoi ? Parce que sur nos latitudes, il est difficile de les rendre heureuses en dehors d’un espace totalement maîtrisé. 

Si vous avez adopté une telle plante par hasard, vous pouvez vous retrouver un peu désemparé pour vous en occuper. C’est ce que m’est arrivé avec le Begonia amphioxus, que j’ai adopté sur un coup de cœur en jardinerie. J’ai découvert en rentrant, en faisant quelques recherches, qu’elle ne se plairait pas à la maison par manque d’humidité ambiante. Oups ! D’où l’intérêt de faire nos recherches avant d’adopter une plante. 

J’ai donc enfermé mon Begonia dans une bonbonnière en verre, et il adore ! La vapeur d’eau qu’il relâche au quotidien reste dans le bocal, ce qui maintient l’atmosphère humide en continu. D’ailleurs, c’est même un cycle complet, puisqu’en un an, j’ai arrosé deux fois. Magique, n’est-ce pas ? 

Un bocal, un terrarium ou une mini-serre sont des systèmes faciles à mettre en place pour les plantes qui ont besoin d’une forte humidité. Cela reste un investissement relativement limité, surtout avec la possibilité de recycler les contenants transparents de votre choix.

La salle de bain est une bonne alternative à l'humidificateur d'air pour nos plantes tropicales

Pour les plantes d’intérieur qui nécessitent une forte humidité, il est possible de les installer dans une pièce humide, comme la salle de bain (à gauche) ou dans un système fermé (à droite). 

Astuce 5 : choisir les bonnes plantes, bien sûr !

Et oui, pourquoi s’embêter à créer une ambiance plus humide que ce qui est naturellement présent chez nous ? Il est beaucoup plus simple de choisir des plantes qui sont adaptées à nos conditions, aux particularités de notre intérieur et de notre manière de jardiner

Rappelez-vous, nous savons que la majeure partie des plantes d’intérieur disponibles en jardinerie sont déjà acclimatées à l’humidité de l’air “classique” de nos appartements. Le plus important, c’est de choisir des plantes qui sauront s’adapter à votre intérieur, afin de ne pas compliquer votre mission de jardinier.

Alors, vous voulez toujours un humidificateur d’air pour vos plantes d’intérieur ?

Même si les plantes tropicales sont réputées avoir besoin d’une atmosphère “humide”, une grande partie d’entre elles sont parfaitement adaptées à l’atmosphère normale de votre appartement. Cependant, vous pouvez faire face à des périodes un peu trop sèches pour elles, ou si vous avez adopté une plante avec des besoins spécifiques, il existe plusieurs alternatives, parfois gratuites, à mettre en place.

J’espère que vous avez trouvé les réponses à vos questions dans cet article. Si ce n’est pas le cas, n’hésitez pas à l’indiquer dans les commentaires ! Je vous aiderai avec plaisir. 

Et si vous pensez toujours devoir investir dans un humidificateur d’air pour plantes d’intérieur ? Tenez-moi au courant, et je vous ferai une petite revue des éléments à prendre en compte, pour que vous choisissiez celui qui est adapté à vos besoins. 

Bon jardinage et profitez bien de vos plantes !

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