Avec l’arrivée de l’automne, vous avez peut-être remarqué des changements chez vos plantes d’intérieur. Le sol reste humide plus longtemps. Certaines feuilles jaunissent ou sèchent. Cela vous inquiète ?
En réalité, c’est tout à fait normal. Vos conditions de culture ont changé avec la saison. L’automne et l’hiver sont des périodes difficiles pour les plantes tropicales et elles n’ont tout à fait les mêmes besoins qu’en été. Installez-vous confortablement et découvrez comment entretenir vos plantes d’intérieur en hiver.
Diminution de la lumière du jour
Les plantes tropicales constituent une grande partie de nos plantes d’intérieur. Dans leurs milieux naturels, elles profitent d’environ 12h de lumière par jour, tout au long de l’année. Les variations saisonnières sont relativement limitées.
En revanche, sous nos latitudes, la variation de la durée du jour est nettement plus importante. En hiver, notamment entre novembre et février, les journées sont particulièrement courtes. La météo est aussi rarement clémente, surtout si vous habitez dans la moitié nord de la France.
Avec des durées de jour plus courtes et une luminosité moins importante, vos plantes se retrouvent en “manque” de soleil. Un peu comme nous, en fait. Cette carence en lumière peut avoir plusieurs conséquences pour vos protégées :
- un ralentissement, voire un arrêt, de la croissance ;
- la perte d’une partie du feuillage, voire de la totalité pour certaines espèces ;
- une croissance difforme ;
- une coloration moins marquée sur les feuillages colorés.
Mais pourquoi ?
Ralentissement de la croissance
La lumière est indispensable aux plantes pour fabriquer leur énergie, via le processus de photosynthèse, et faire fonctionner leur métabolisme. Un peu comme nous lorsque nous mangeons. Lorsque la lumière est moins importante, ce système fonctionne au ralenti.
En conséquence, vos plantes d’intérieur ralentissent leur croissance, voire la stoppent totalement. On parle de repos végétatif.
Plus encore, il arrive que vos plantes se séparent d’une partie de leur feuillage pour faire face au manque de lumière. Elles n’ont simplement plus la capacité de “nourrir” tout le monde. Les feuilles les plus anciennes, souvent moins performantes, sont alors supprimées. Vous allez les voir jaunir. C’est un processus tout à fait normal.
Je préfère les laisser jaunir entièrement. Cela signifie que la plante a rapatrié toutes les réserves de la feuille dans ses tiges et racines. Mais vous pouvez les couper plus tôt si elles vous gênent. De toute manière, elles sont déjà condamnées.
Modification de la forme des plantes
Certaines plantes, très gourmandes en lumière, pourront alors pousser de manière étiolée. C’est-à-dire avec des longueurs de tiges entre deux feuilles plus importantes qu’en temps normal. C’est particulièrement vrai chez les succulents qui poussent en rosettes comme les Haworthia ou les Echeveria. En hiver, si elles continuent de grandir, elles vont perdre leurs rosettes pour faire de longues tiges qui retombent, ce qui leur donne parfois un air peu étrange. Il faudra attendre le retour d’un bel ensoleillement pour qu’elles reprennent leur croissance normale.
Si vous avez des plantes au feuillage très coloré, il arrive que les feuilles existantes (ou nouvelles) perdent de leur éclat en hiver. Les couleurs sont assurées par des molécules que l’on appelle “métabolites secondaires”. Comme elles ne sont pas indispensables à sa survie, la plante ne les fabrique que lorsqu’elle a assuré tout son métabolisme de base. La lumière et la photosynthèse n’étant pas assez importantes en cette saison, ces molécules sont moins fabriquées et votre plante perd de son éclat.
Ce phénomène n’est pas réversible. C’est-à-dire que les feuilles ne retrouveront pas leurs couleurs plus tard. En revanche, si votre plante a plus de lumière, par exemple avec le retour de l’été, les nouvelles feuilles seront aussi flamboyantes que lorsque vous avez acheté votre plante.
Certaines feuilles de nos plantes tropicales jaunissent avec l’arrivée de l’hiver
Le manque de lumière l’hiver dernier a conduit cette succulente à faire une longue tige entre ces rosettes
Réduction des températures
Les températures aussi diminuent en automne et en hiver. Même si nos intérieurs sont maintenus autour de 19 °C, nous sommes loin des 26 °C de cet été. Heureusement, la plupart des plantes d’intérieur, en tout cas les plus communes, se portent comme un charme à cette température. En réalité, elles peuvent même descendre, sans trop de soucis, à 16-17 °C.
En revanche, certaines plantes sont plus frileuses que d’autres. Lorsque les températures sont trop basses à leur goût, elles vont arrêter leur croissance, voire entrer en dormance. Elles vont perdre toutes leurs feuilles, en rapatriant leurs ressources dans les racines et les troncs, pour attendre des conditions plus clémentes.
Ce comportement est un mécanisme de défense contre le froid. Très classique chez nos plantes d’extérieur en climat tempéré, c’est une défense ultime pour les plantes tropicales. Elles ne servent qu’en cas de températures extrêmes (pour elles) et très épuisante. En fonction de l’âge et du développement de votre plante, elle pourrait bien ne pas réussir à se réveiller au retour du printemps. Le froid peut aussi générer des brulures sur les feuilles de vos plantes. Par exemple, lorsque la feuille est au contact de la vitre (glaciale !) de la fenêtre. Vous verrez alors apparaître des marques rougeâtres ou jaunâtres sur les feuilles, qui vont finir par sécher à ces endroits.
Baisse de l’humidité ambiante
Les variations de l’humidité de l’atmosphère en hiver dépendent de plusieurs facteurs. Avec des pluies plus fréquentes et des températures moins élevées, nous imaginons souvent que l’atmosphère est plus humide en hiver qu’en été. C’est le cas à l’extérieur.
Mais, en intérieur, le fonctionnement des radiateurs change la donne. Le chauffage a tendance à assécher l’air, en particulier les radiateurs électriques. Les plantes les plus demandeuses en humidité le supportent assez mal. Vous verrez l’extrémité des feuilles séchées ou, pour les plus expressives, s’enrouler sur elles-mêmes. C’est assez fréquent chez les plantes de la famille des Marantacées (Calathea, Maranta, etc.).
Comment chouchouter vos plantes d’intérieur cet hiver ?
Nous l’avons vu, l’hiver n’est pas tendre avec nos plantes d’intérieur. Entre le manque de lumière, la chute des températures et l’assèchement de l’air de nos intérieurs, il y a beaucoup de sources de stress pour elles. Heureusement, il existe de nombreuses manières pour les aider à traverser cette période difficile. Voici pas moins de 17 astuces et conseils, rassemblés et testés au cours des dernières, pour chouchouter vos protégées.
Donnez de la lumière aux plantes d'intérieur en hiver
Rapprochez vos plantes de la fenêtre
Offrez-leur plus de lumière naturelle
Saviez-vous que si votre plante est située à 2 m de la fenêtre, elle reçoit quatre fois moins de lumière que si elle était juste derrière la vitre ?
Puisque la lumière naturelle est moins importante, vous pouvez rapprocher vos plantes d’intérieur des fenêtres en hiver, pour qu’elles en aient le plus possible. Le risque de brulure des feuillages par le soleil à cause de l’effet loupe des vitres est bien plus réduit qu’en été, voire pratiquement inexistant, selon la région où vous vivez.
Attention cependant à ce que le feuillage ne touche pas la vitre. Cette paroi froide peut créer une brulure de froid sur les feuilles, voire un coup de froid général pour votre plante.
L’automne est donc souvent l’occasion de réagencer vos plantes d’intérieur, voire toute l’organisation de vos pièces. C’est le moment parfait si vous aimez aussi changer votre décoration avec les saisons.
Chez moi, c’est même un Tetris géant pendant tout un week-end ! Profitez-en pour nettoyer en profondeur les meubles qui supportent vos plantes. Cela réduira le risque de ravageurs dans votre collection.
Alternatives
Si vous ne pouvez pas déplacer votre plante à proximité de la fenêtre, vous pouvez jouer avec les surfaces réfléchissantes. Les murs blancs, par exemple, renvoient la lumière reçue. C’est pour cela qu’une pièce peinte en blanc paraît toujours plus claire et lumineuse que la même pièce peinte de couleur sombre. Rapprochez vos plantes des murs bien éclairés peut jouer sur la quantité de lumière reçue. Les miroirs peuvent aussi être utilisés de la même manière.
Si vraiment, vous n’avez pas assez de lumière pour que vos plantes survivent, vous pouvez investir dans des lampes horticoles. Même si les systèmes LED sont devenus plus abordables, c’est un coût à prendre en compte, surtout avec l’augmentation des prix de l’énergie. À réserver aux grandes collections, ou à ceux qui vivent au sous-sol.
J’ai acheté ma première ampoule horticole assez récemment, alors que j’ai des plantes à la maison depuis 20 ans. À l’époque, mon appartement était à l’ombre d’un autre bâtiment en hiver, masquant toute la lumière. Depuis, j’en utilise essentiellement parce que ma collection est devenue trop grande que je ne peux plus installer toutes mes plantes devant les fenêtres en hiver.
Rapprochez vos plantes d’intérieur des fenêtres en hiver
Si vous n’avez pas assez de lumière naturelle, une lampe horticole pourra aider vos plantes
Nettoyez régulièrement vos vitres
La poussière qui se dépose sur les vitres filtre la lumière qui pénètre dans votre pièce. Or, elle est déjà bien assez rare comme ça en hiver ! Prenez l’habitude de nettoyer régulièrement vos fenêtres, pour permettre à un maximum de lumière de passer et d’atteindre vos plantes.
Bon, je suis la première à râler quand il faut s’y coller. Mais ce qu’on ne ferait pas pour nos plantes préférées ! Faites-le au minimum au début de l’automne-hiver. Idéalement tous les mois ou deux mois.
Nettoyer régulièrement vos plantes d’intérieur
Pour des panneaux solaires 100 % opérationnels
Les feuilles, ce sont les panneaux solaires de vos plantes. Elles leur servent à faire de l’énergie, et vous les voulez au maximum de leur capacité. Pour cela, il faut les nettoyer ou les dépoussiérer. Techniquement, vous devriez même le faire toute l’année. Mais il est vrai que nous avons parfois tendance à l’oublier. En hiver, cette étape doit revenir dans votre routine.
Idéalement, il faudrait le faire toutes les semaines. Mais soyons honnêtes deux minutes. Est-ce que vous avez ce temps de disponible ? Faites selon votre rythme de vie et la taille de votre collection. Au moins une fois par mois sera déjà pas mal.
Comment nettoyer vos plantes d’intérieur ?
Vous pouvez nettoyer les feuilles de vos plantes d’intérieur avec un simple chiffon doux, mais je préfère la méthode au savon de Castille. Ça permet d’enlever aussi les éventuels insectes indésirables qui se tapissent sous les feuilles.
- Mélangez une cuillère à café de savon de Castille dans 1L d’eau tiède, en faisant attention à bien le dissoudre. Vous pouvez utiliser du savon noir horticole à la place. Respectez bien les dosages indiqués sur l’étiquette.
- Utilisez une lingette ou une éponge pour nettoyer chaque feuille, recto et verso. N’hésitez pas à rincer régulièrement votre éponge entre les feuilles.
- Inutile de rincer, laissez sécher à l’air libre. Si vous avez utilisé du savon noir horticole, faites attention à ne pas laisser vos plantes au contact du soleil direct tant que les feuilles ne sont pas sèches.
Pour les feuillages où un nettoyage à la main est compliqué, vous pouvez doucher vos plantes. Dans ce cas, prenez quelques précautions :
- Utilisez de l’eau à température ambiante, c’est-à-dire autour de 19-20 °C.
- Douchez vos plantes le matin, pour qu’elles aient le temps de sécher correctement avant l’arrivée de la nuit.
Protégez vos plantes d'intérieur des températures hivernales
Placez vos plantes d’intérieur dans la bonne pièce pour l'hiver
Toutes vos plantes d’intérieur ne passent pas l’hiver à la même température. En fonction de leurs régions d’origine, vos plantes pourront avoir besoin, ou non, d’une période plus fraîche pendant l’hiver.
Même s’il y a toujours des exceptions, vous pouvez suivre ces grandes lignes pour déterminer les températures d’hivernage de vos plantes d’intérieur.
- Toute plante tropicale doit passer l’hiver à l’abri des grands froids ou du gel, sauf pour les espèces les plus rustiques. Si vous avez installé certaines de vos plantes d’intérieur sur le balcon cet été, assurez-vous de les rentrer avant la chute des températures (et en prenant toutes les précautions nécessaires).
- Les plantes d’origine tropicale (Monstera, Philodendron, Calathea…) sont à garder dans nos pièces de vie, autour de 19 °C.
- Les plantes méditerranéennes (agrumes, lauriers-roses, agapanthes…) passent l’hiver au frais, autour de 12-15 °C. Une véranda non chauffée ou un garage bien éclairé peuvent tout à fait leur servir d’orangerie.
- La plupart des cactées et succulentes apprécient aussi un hiver à la fraîche, avec les méditerranéennes. C’est même indispensable pour la floraison de certains. Ceci dit, vous pouvez aussi les garder dans votre intérieur, elles s’en contenteront.
- Les bébés plantes et les plus frileuses devront être gardés au chaud, idéalement autour de 24 °C. Un système de chauffage peut être dispensable.
Gardez des températures stables
Certaines plantes à réserve ont, naturellement, une période de dormance pendant la saison sèche, qui correspond à l’hiver dans leur région d’origine. Bien que cela ne soit pas toujours indispensable, vous pouvez reproduire ce repos à la maison.
Dans la majeure partie des cas, il s’agit de couper les feuillages et de stocker les tubercules, dans leur pot ou dans une enveloppe en papier, dans un local frais et sombre. Je range les miens à la cave, mais le garage ou un placard sont aussi de bonnes solutions. Deux règles d’or à suivre cependant :
- le stockage doit absolument se faire hors gel
- interdiction totale d’arroser si vous gardez les tubercules dans leur pot.
L’hivernage se pratique au mois de novembre et les tubercules seront réveillés en douceur à partir de février/mars. Vous pouvez par exemple hiverner l’oxalis pourpre, le lys Callas ou encore les caladiums.
Éloignez vos plantes d’intérieur des radiateurs
Les radiateurs sont des sources d’air chaud et sec. Pour vos plantes tropicales, cela peut être trop chaud et trop sec. Reculez un peu vos plantes des radiateurs pour éviter que leurs feuillages ne dessèchent brutalement. Quelques dizaines de centimètres suffisent, inutile d’installer votre fougère à l’opposé de la pièce.
Évitez les courants d’air froid
Je ne sais pas pour vous, mais je déteste les courants d’air froid sur mes pieds, en particulier en hiver. C’est pareil pour vos plantes. Certaines d’entre elles l’expriment d’ailleurs avec une chute des feuilles, comme les Ficus. Un courant d’air froid à répétition peut d’ailleurs entrainer des problèmes plus importants, comme une mise en dormance risquée ou tout simplement la mort de votre plante.
Déplacez vos plantes d’intérieur de manière à ce qu’elles ne soient pas directement dans le courant d’air lorsque vous ouvrez la porte ou les fenêtres.
Pour les mêmes raisons, assurez-vous aussi que les feuilles ne touchent pas les vitres. Cette surface froide peut engendrer des brûlures et des coups de froid. Gardez un œil sur l’évolution de vos plantes durant la saison. Elles vont avoir tendance à pousser en direction de la fenêtre pour chercher le maximum de lumière. N’hésitez pas à les tourner régulièrement elles-mêmes, d’un quart ou d’un demi-tour par exemple, pour éviter que les feuilles n’atteignent la vitre.
Surélevez vos plantes du sol
Bien souvent, le sol est plus froid que l’air ambiant de vos pièces. Les plantes que vous avez installées au sol se retrouvent avec le bas du pot qui a du mal à rester chaud. Exactement comme vous lorsque vous marchez pieds nus sur le carrelage de la cuisine, le matin en plein hiver.
Idéalement, il faudrait surélever tous les pots installés au sol. Vous trouverez des dizaines de supports dessinés exprès pour cela dans les magasins de meubles ou de décoration. Mais vous pouvez aussi détourner des chaises, des tabourets, des briques, des morceaux de bois… Bref, il existe mille et une manières de relever vos plantes, sans forcément faire chauffer la carte bleue.
C’est valable aussi si vous avez un chauffage au sol (chanceux, j’en rêve !). Surélever vos plantes évitera que les racines ne cuisent à feux doux dans leurs pots à chaque arrosage.
Chaises, tabourets, suspensions… il existe plein de manière d’isoler vos plantes du sol
Ajustez l'arrosage et l'humidité de vos plantes d'intérieur en hiver
Réduisez votre fréquence d'arrosage
Avec la baisse de la lumière et des températures, la croissance de vos plantes est fortement ralentie. Elles ont donc besoin de moins d’eau pour assurer leur fonctionnement. Après tout, vous avez moins soif quand vous passez l’après-midi sur le canapé qu’après avoir couru un semi-marathon, n’est-ce pas ?
À chaque plante son arrosage hivernal
Il est donc nécessaire de revoir votre manière d’arroser vos plantes d’intérieur, afin d’éviter de les noyer par inadvertance. Chaque plante a ses spécificités, que vous retrouverez dans les conseils d’entretien propres à chacune d’elles. Néanmoins, voici quelques grandes lignes pour vous guider dans cet ajustement.
- Pour les fougères et autres plantes dont le sol reste constamment humide en été, vous pouvez désormais arroser lorsque le sol est sec en surface (moins d’un centimètre) ;
- Pour les plantes tropicales que vous aviez l’habitude d’arroser lorsque les premiers centimètres du sol sont secs, vous pouvez garder la même référence, voire les laisser sécher un petit peu plus ;
- Pour les succulentes et autres plantes dont vous laissiez sécher la moitié du sol entre deux arrosages, il convient maintenant de les laisser sécher totalement ;
- Pour les Tillandsia en revanche, l’arrosage reste régulier, afin de contrer l’air plus sec de votre intérieur.
Globalement, vos arrosages seront nettement plus espacés qu’en été. Pour les succulentes, cela peut aller jusqu’à 6-8 semaines d’intervalle !
Précautions supplémentaires pour l'arrosage hivernal
Dans tous les cas, prenez toujours le temps de vérifier s’il est temps d’arroser ou non, par exemple en tâtant le sol. Rappelez-vous, l’arrosage ne se fait pas selon un calendrier fixe, mais selon les besoins de vos plantes. S’il fait gris toute la semaine, il est fort probable que vos plantes boivent moins que s’il avait fait beau.
Faites attention aussi aux plantes installées en hauteur (suspension, en haut d’une étagère ou d’une bibliothèque). L’air chaud ayant tendance à monter, vos plantes en hauteur auront soif plus rapidement que les plantes posées au sol.
Arrosez toujours avec une eau à température ambiante !
Les plantes détestent avoir froid aux pieds, donc évitez tout arrosage à l’eau froide. Ça peut même être fatal pour les plus fragiles, comme le Poinsettia. Il faut que votre eau d’arrosage soit à la même température que votre pièce, soit autour de 19-20 °C.
Pour cela, deux solutions s’offrent à vous :
- Vous utilisez de l’eau chaude. Faites le test de l’eau sur l’intérieur du poignet, exactement comme si vous vérifiiez la température d’un biberon. Vous ne devez pas avoir de sensation de chaud ou de froid.
- Pour éviter de faire tourner le chauffe-eau ou le cumulus, vous pouvez stocker l’eau dans des récipients disposés dans la même pièce que vos plantes. En quelques heures, elle aura atteint la bonne température. J’ai l’habitude d’avoir un arrosoir de 6L toujours plein dans ma salle de bain. Je le laisse poser 24h minimum. La durée varie en effet selon la quantité d’eau que vous mettez à “réchauffer”.
Arrosez de préférence le matin
Si vous arrosez le soir, l’eau va rester dans le sol toute la nuit, à un moment où les plantes ne la consomment pas puisqu’elles dorment aussi. Avec le froid, c’est un risque pour les racines qui peuvent prendre froid ou se noyer C’est pour cette raison qu’il vaut mieux privilégier le matin pour l’arrosage. Vos plantes ont ainsi toute la journée pour boire et éviter un surplus d’eau autour des racines. Je me donne jusqu’à 14 h comme limite, mais c’est assez personnel.
Ne laissez pas d’eau stagner
Que ce soit dans les coupelles ou au fond des cache-pots, ne laissez jamais l’eau stagner au pied de vos pots. C’est valable toute l’année (sauf cas particulier), mais c’est particulièrement important en hiver. L’eau dans les soucoupes, c’est le meilleur moyen de noyer vos plantes.
Renforcez l’humidité autour de vos plantes
Qui dit chauffage, dit air sec. Or, les plantes tropicales ont besoin d’une humidité ambiante relativement importante. Heureusement, beaucoup de nos plantes d’intérieur peuvent se contenter de 50 à 60 % d’humidité. Si l’air de votre appartement devient plus sec en hiver, il va falloir augmenter l’humidité autour de vos plantes pour éviter les feuilles qui dessèchent ou qui s’enroulent.
Créez un microclimat favorable
Vous pouvez rassembler vos plantes, proches les unes des autres. Comme elles relâchent de la vapeur d’eau en respirant, elles vont créer un microclimat plus humide (et un peu plus chaud) autour d’elles. Pour tout dire, j’ai tellement de plantes à la maison que je tourne naturellement en hiver à 70-80 %. Oui, j’ai le problème inverse !
Autre méthode qui fonctionne bien : installez votre plante au milieu d’une soucoupe d’eau. Alors, non, vous ne déposez pas votre plante dans l’eau. Rappelez-vous, c’est dangereux pour les racines.
Il s’agit plutôt de remplir un récipient légèrement creux par des billes d’argile ou de galets, puis avec de l’eau. Les cailloux doivent dépasser légèrement de l’eau. Vous déposez ensuite votre plante sur les cailloux, sans laisser le pot toucher la surface de l’eau. J’aime déposer une coupelle sur les cailloux avant d’y mettre la plante, pour éviter tout risque de noyade. En s’évaporant, l’eau va créer une petite bulle d’humidité autour de votre plante.
Vaporisateur, humidificateur et terrarium
Oubliez la vaporisation manuelle. Bien que ce soit un conseil récurrent, ça n’est pas efficace. L’humidité apportée ne dure que quelques minutes. Il faudrait le faire un quart d’heure par plante, plusieurs fois par jour, pour ça soit vraiment utile. Je suis certaine que vous avez des choses bien plus intéressantes à faire.
Si vous avez un air très sec, vous pouvez investir dans un humidificateur. Je n’en ai jamais eu besoin, mais cela peut remplacer le concept de la soucoupe d’eau. Il faudra envisager de le faire tourner matin et soir, pendant 1 à 2 h à chaque fois, au minimum.
Si vous avez des plantes qui demandent un fort taux d’humidité, autour de 90 % par exemple, optez pour un terrarium ou une vitrine. L’humidité reste importante sur le long terme dans un espace clos, sans intervention de votre part.
Engrais et maladies
Stoppez les engrais en hiver
Le mot est peut-être un peu fort. En réalité, comme pour l’arrosage, l’apport d’engrais doit être ajusté pendant la période hivernale pour vos plantes d’intérieur.
Si vos plantes montrent des signes de croissance, comme l’apparition de nouvelles feuilles, vous pouvez continuer à leur donner de l’engrais. Comme la croissance est cependant moins rapide qu’en été (à moins que votre plante soit en serre), il faudra espacer les doses. Par exemple, si les recommandations d’emploi indiquent une dose d’engrais tous les 15 jours, passez à une dose tous les mois ou deux mois pendant la croissance ralentie.
En revanche, si votre plante ne pousse pas du tout (repos végétatif), stoppez tout apport d’engrais. Vous vous dites probablement que ça pourrait justement être le moment de faire des “réserves” dans le sol. Mais une trop forte concentration de minéraux dans la terre entraine des brulures sur les racines. Et toute racine abimée est une racine qui peut pourrir et mettre la santé, voire la survie, de votre plante en péril.
Si vous avez un doute, jouez-la safe. Stoppez les engrais. Votre plante supportera très bien de vivre quelques mois sans.
Aérez régulièrement
L’hiver s’accompagne souvent avec une augmentation des maladies cryptogamiques, c’est-à-dire des attaques de petits champignons (des moisissures) à la surface ou dans les feuilles. C’est notamment dû à une mauvaise circulation de l’air autour de vos plantes. Il faut dire que nous ne vivons pas les fenêtres ouvertes quand il fait 5 °C dehors, et c’est bien normal. Les plantes aux feuillages veloutés ou fragiles, comme certains Bégonias ou les saintpaulias, sont très sensibles à ces maladies.
Aérez régulièrement les pièces où sont installées vos plantes, en évitant qu’elles soient dans le courant d’air. Vous pouvez aussi mettre les plantes sensibles à part, espacées les unes des autres pour favoriser la circulation de l’air autour de chaque plante. Enfin, assurez-vous de ne pas mouiller leurs feuillages lors de l’arrosage pour éviter l’apparition de champignons.
En cas d’attaque, isolez la plante. Coupez les feuilles les plus touchées et jetez-les. Ne les mettez surtout pas au compost, vous allez tout contaminer. Traitez ensuite votre plante avec un fongicide, naturel ou chimique, en respectant les doses et les précautions d’emploi.
Surveillez l’arrivée des insectes ravageurs
L’air sec créé par le chauffage est favorable aux attaques d’acariens, un minuscule ravageur, peu visible à l’œil nu, mais capable de décimer votre plante, voire votre jungle entière, en quelques semaines. D’autres insectes ravageurs sont aussi présents en hiver, mais ils sont moins actifs que pendant la belle saison.
Surveillez et inspectez vos plantes, en particulier le revers des plantes où les insectes aiment se cacher. Dès que vous les repérez, isolez la plante et agissez tout de suite. Plus vous attaquez tôt, moins le ravageur aura le temps de faire de dégâts ou de se propager.
Le nettoyage régulier de vos plantes joue aussi un rôle dans la prévention et la détection des attaques d’insectes nuisibles. N’hésitez pas le faire plusieurs fois par mois si vous en avez le temps.
Quelques questions courantes sur l’entretien des plantes d’intérieur en hiver (FAQ)
Pourquoi mes plantes d’intérieur perdent-elles leurs feuilles en automne-hiver ?
Durant ces saisons, la quantité de lumière et les températures diminuent de manière importante. Elles sont inférieures aux besoins des plantes d’intérieur pour assurer une pleine croissance. Vos plantes réagissent en sacrifiant une partie de leur feuillage. En suivant les conseils de cet article, vous pouvez aider vos protégées à traverser cette période plus facilement (et avec moins de feuilles perdues).
L’éclairage artificiel est-il indispensable en hiver ?
Non, cela dépend vraiment des jungles de chacun. Si vous pouvez installer toutes vos plantes devant des fenêtres, avec suffisamment de lumière pour qu’elles passent la saison, vous n’avez pas besoin de lampe horticole. Je l’ai fait pendant près de 15 ans.
Par contre, si vous n’avez pas la possibilité d’offrir assez de lumière naturelle à vos plantes, ou que vous avez des protégés avec des besoins très importants en lumière (et que vous ne voulez pas qu’elles basculent en dormance), vous pouvez alors choisir de compléter avec des lampes horticoles.
Comment augmenter l’humidité ambiante pour mes plantes d’intérieur sans investir dans du matériel coûteux ?
Deux méthodes sont assez efficaces pour augmenter l’humidité de l’air sans dépenser des fortunes. Vous pouvez rassembler vos plantes les unes contre les autres. Leur respiration formera un microclimat humide et chaud dans le “massif” de plantes. Et c’est totalement gratuit !
Autre solution, installez vos plantes au-dessus d’un récipient contenant un lit de graviers et de l’eau. En s’évaporant, l’eau va renforcer l’humidité de l’air sur le long terme. Utilisez ce que vous avez à la maison : assiettes creuses, plats, grandes soucoupes, billes d’argile, graviers ramassés dehors (et lavés avant usage)… Cette méthode est tout à fait abordable.
Faut-il tailler les plantes d’intérieur en hiver ?
Pas forcément. Vous avez des plantes qui ont beaucoup grandi durant l’été, au point d’être très encombrantes ? Dans ce cas oui, vous pouvez les tailler, de préférence à l’automne. Mais dans la majeure partie des cas, la taille n’est pas indispensable à la bonne santé de vos plantes d’intérieur.
Puis-je continuer à donner de l’engrais à mes plantes d’intérieur en hiver ?
Uniquement si votre plante continue de pousser, c’est-à-dire qu’elle fait de nouvelles feuilles durant l’hiver. Sinon, retirez l’engrais du menu !
Prêt à chouchouter vos plantes d’intérieur cet hiver ?
L’automne et l’hiver sont des saisons difficiles pour nos plantes d’intérieur. Le manque de lumière, les températures plus basses, l’air plus sec sont autant de stress supplémentaires, qui rendent les plantes plus fragiles.
Heureusement, en faisant attention à quelques points en particulier, vous allez pouvoir les aider à traverser cette période compliquée et les chouchouter comme il se doit. Faites particulièrement attention à :
- leur donner un maximum de lumière ;
- les écarter des sources de froid (courant d’air, paroi froide) et de chaleur (radiateur) ;
- augmenter l’humidité ambiance autour d’elles si nécessaire ;
- les arroser selon leurs besoins, avec de l’eau à température ambiante ;
- limiter ou stopper les apports d’engrais ;
- à les nettoyer et les inspecter régulièrement.
Ne vous affolez pas. Je suis certaine que vous allez vous en sortir comme un jardinier en chef ! Et si vous avez la moindre question, ou si vous pensez que j’ai oublié quelque chose, n’hésitez pas à l’inscrire dans les commentaires.
Bon jardinage et profitez bien de vos plantes.
