Vous le savez maintenant, ce que nous appelons les ravageurs des plantes d’intérieur sont des animaux, souvent des insectes en intérieur, qui s’attaquent à notre jungle. Difficile de les blâmer, ils mangent la sève des plantes pour survivre, de la même manière que nous mangeons des carottes ou des œufs.
Le souci, c’est qu’en intérieur, les populations des ravageurs ne sont pas contrôlées par des prédateurs. Dans la nature, vous verrez rarement un arbre mourir d’une attaque de pucerons. Une partie de la population sera mangée par d’autres animaux, comme les coccinelles, ce qui limite les dégâts sur l’arbre. Dans votre salon, c’est à vous que revient la protection de vos plantes.
Et pour bien combattre notre adversaire, il vaut mieux savoir à qui nous avons affaire. Voici donc les indices à repérer pour reconnaître les ravageurs des plantes d’intérieur que vous aurez le plus de chance (ou de malchance) de croiser dans votre vie de jardinier.e. Cette liste n’est absolument pas exhaustive. Je la complèterai au fur et à mesure que je rencontre ces nuisibles dans ma propre collection.
Au sommaire dans cet article
ToggleLes acariens
L’acarien est un ravageur minuscule. En réalité, c’est une minuscule araignée qui se cache sous les feuilles des plantes pour en sucer la sève. L’espèce la plus courante dans nos plantes d’intérieur est l’araignée rouge (Tetranychus urticae).
Les acariens sont si petits que, le plus souvent, vous reconnaîtrez une attaque par les symptômes laissés sur les feuilles. Le plus souvent, les feuilles sont légèrement décolorées et le revers présente une sorte de poudre claire, les acariens eux-mêmes. Mais le signe le plus flagrant, ce sont les très fines toiles d’araignée qu’ils tissent entre les feuilles ou les tiges.
Chez moi, je les retrouve principalement sur les Calathea, les Colocasia et les Alocasia, des plantes gourmandes à la croissance rapide et sensibles à la sécheresse.
Les cochenilles farineuses
C’est peut-être le ravageur des plantes d’intérieur le plus simple à reconnaître, mais aussi l’un des plus ennuyants à gérer.
Les cochenilles femelles sont recouvertes d’une pruine blanche caractéristique qui leur donne ce nom. Même si elles sont relativement petites, je les trouve assez faciles à repérer et à traiter, à condition d’observer régulièrement nos plantes, surtout en cas de doute. Il s’agit d’un insecte piqueur de sève.
Au-delà de la cochenille elle-même, une attaque se repère par une décoloration des feuilles (un signe général d’un insecte piqueur) et par la présence d’une substance collante, le miellat, en dessous des feuilles attaquées (un symptôme commun aux pucerons). Les jeunes feuilles se déforment au niveau des attaques.
Chez moi, elles s’installent généralement dans mes Ficus ou mes Philodendron quand j’oublie un peu trop souvent mes arrosages.
Avec ses pattes, ses antennes et son « duvet » blanc, la cochenille farineuse est facile à identifier
Une attaque de cochenilles farineuses sur un Philodendron ‘Imperial Red’
Les cochenilles brunes
Il existe deux types de cochenille brune, celle à bouclier et celle à carapace. Ces deux ravageurs des plantes d’intérieur sont des insectes suceurs de sève, que l’on retrouve principalement le long des nervures. Petites et brunes, elles passent souvent inaperçues : on les confond facilement avec une tache sur le feuillage.
Une attaque présente les mêmes symptômes qu’une attaque de cochenilles farineuses : feuillage décoloré, miellat, déformation des nouvelles feuilles touchées.
Je les retrouve principalement sur les Ficus et les fougères, notamment la fougère nid d’oiseau (Asplenium nidus).
Laissez à elles-mêmes, les cochenilles à carapace peuvent rapidement affaiblir une plante
Les cochenilles brunes passent souvent inaperçues au début
Les moucherons de terreau
Très semblables aux moucherons qui envahissent parfois notre corbeille de fruits en été, les moucherons de terreau s’envolent dès que vous arrosez, ou vous tournent autour au moment où vous voulez simplement vous détendre sur votre canapé.
Le moucheron adulte ne pose aucun souci à vos plantes. C’est de la larve dont il faut se méfier : elle nait et se développe dans les premiers centimètres du substrat et se nourrit notamment des racines de nos plantes. Et qui dit racine abîmée dit pourriture et mise en danger de notre plante.
Les moucherons de terreau ne sont vraiment dangereux que pour les jeunes plantes (boutures, graines récemment germées…). Une plante adulte, bien installée, y résiste plus facilement. Bon, ils sont aussi dangereux pour nos nerfs…
Les pucerons
Bien connus des jardiniers, les pucerons s’installent aussi dans nos jungles d’intérieur. Ces petites bestioles au corps ovale et gonflé semblent pouvoir se nourrir à tous les râteliers ou, à défaut, sur toutes nos plantes.
Une attaque de pucerons est assez simple à repérer. D’abord, ce ravageur des plantes ne se cache absolument pas. Vous les verrez courir sur les pétioles et les feuilles.
Ensuite, nous retrouvons les signes caractéristiques d’une attaque d’insectes piqueurs : feuilles décolorées, nouvelles feuilles qui avortent et miellat sur les surfaces en dessous des feuilles touchées. Parfois, ces taches de miellat sont noircies par un champignon microscopique : la fumagine.
Enfin, l’indice ultime : la présence de mues blanches (des exuvies), généralement au même endroit que les taches de miellat
Il existe des centaines, pour ne pas dire des milliers d’espèces différentes ! Mais en intérieur, je croise principalement des pucerons verts, en particulier sur mes Colocasia et mes Alocasia qui ont toujours un peu du mal en hiver (manque de lumière).
Mais j’ai aussi une petite colonie de pucerons noirs qui me résistent. Ils sont inféodés aux fougères, c’est-à-dire qu’ils ne s’attaquent qu’aux fougères, sans risque pour les autres plantes.
Colonie de pucerons verts sur un Alocasia. Les exuvies sont bien visibles.
Parfois, les exuvies sont le premier signe que l’on repère
Les thrips
Ce ravageur des plantes est la bête noire des amateurs de plantes tropicales ! En tout cas, c’est ma bête noire personnelle. Le thrips, c’est la bête d’orage. Vous savez, ce tout petit insecte sombre qui se pose sur vous quand vous promenez l’été dans les champs.
C’est un tout petit insecte suceur de sève qui a la vilaine manie de pondre dans les feuilles, ce qui rend assez difficile son traitement. Les larves sont très claires à l’éclosion et peu visibles, tandis que les adultes sont bruns et à peine plus grands qu’une tête d’épingle.
Une attaque de thrips est assez caractéristique : les feuilles sont marquées de taches grises ou argentées, accompagnées au revers de points noirs (les déjections des thrips), avant de décolorer. Les nouvelles feuilles avortent ou sont déformées.
Je retrouve des thrips dans pratiquement toutes les plantes, mais surtout les jeunes plantes ou celles à croissance rapide (Alocasia, Colocasia, Maranta). Néanmoins, tant que les plantes sont en bonne santé et que les populations de thrips sont maintenues sous contrôle, la cohabitation est possible (si ça ne vous dérange pas d’avoir des feuilles parfois marquées).
Chaque petit bâtonnet noir est un thrips adulte
Les thrips sont discrets, mais ils laissent des marques distinctives
Tableau des ravageurs des plantes d'intérieur
Avec l’expérience, vous reconnaîtrez de plus en plus rapidement et facilement le ravageur qui vient grignoter votre collection. En attendant, voici un petit tableau récapitulatif.
Quel est le ravageur qui s’est invité dans vos plantes d’intérieur ?
Quand une de nos plantes d’intérieur ne va pas bien, il y a trois choses à vérifier tout de suite : l’exposition, l’arrosage et la possible présence d’un nuisible. Ces petites bestioles, qui n’ont pas de prédateurs dans nos jungles, font parfois la loi.
Pour reprendre le contrôle de la situation, la première chose à faire est d’identifier le ravageur et d’isoler la plante atteinte pour limiter les risques de contamination. Une fois que vous savez à qui vous avez affaire, vous pourrez mettre en place votre plan de bataille.
Chaque ravageur des plantes d’intérieur a ses points faibles, et je vous donnerai plusieurs manières de lutter contre eux dans les prochains articles de cette série.
En attendant, gardez à l’esprit que les attaques se font surtout sur les plantes vertes fragilisées par un entretien non adapté. Si vous les entretenez correctement, elles seront plus résistantes et les ravageurs les trouveront moins intéressantes.
Si vous avez des questions, n’hésitez pas à les laisser dans les commentaires ou contactez-moi directement. Je me ferai un plaisir de vous aider.
Bon jardinage et profitez bien de vos plantes.
