Et si votre jungle était la cible de dangereux ravageurs ?

Ça y est, des plantes vertes commencent à peupler votre intérieur et vous profitez pleinement de leur présence vivifiante et apaisante. Mais… qu’est-ce que… pourquoi les feuilles de votre fougère sont-elles en train de jaunir de manière alarmante ? Vite, approchez-vous pour l’observer. Là, le long de la nervure centrale, vous voyez ces petites taches brunes ? C’est une cochenille à carapace, un ravageur commun des plantes d’intérieur. 

Du calme. Il est totalement inutile de paniquer. La présence de ravageurs chez les plantes, c’est un peu comme les tiques sur votre chat ou votre chien (ou même vous) lorsque vous rentrez d’une longue promenade en pleine nature. Ennuyant, agaçant, certes. Mais, si vous vous y prenez tôt, c’est généralement facile à gérer.

Les ravageurs s'invitent régulièrement dans nos jungles

Les ravageurs sont des animaux prédateurs des plantes. Certains mangent littéralement les plantes (limaces, escargots, chenilles…), d’autres préfèrent piquer et sucer la sève de vos plantes comme le ferait un moustique ou une tique. 

Ils commencent à poser des problèmes lorsqu’ils sont nombreux, trop nombreux pour la plante qu’ils ont colonisée. Ils finissent par épuiser ses ressources avant de migrer sur la suivante. Parfois très rapidement ! C’est pour cela qu’il est important d’observer régulièrement nos plantes d’intérieur et de savoir reconnaître les habitants clandestins qui se font un festin dans notre jungle.

Comment les ravageurs arrivent-ils dans nos plantes ?

On se demande souvent comment les ravageurs arrivent dans notre collection. Il faut dire qu’ils sont le plus souvent minuscules et nous les repérons souvent lorsque les premiers dégâts sont visibles sur nos plantes. Maudites bestioles !

Je dirais qu’il y a quatre “sources” principales qui permettent aux ravageurs de pénétrer dans notre jungle d’intérieur.

Les nouvelles plantes

Que ce soit dans les pépinières de production ou dans les jardineries, aucune plante n’est à l’abri d’une possible contamination. C’est particulièrement vrai dans les magasins où les plantes sont stockées et brassées en grand nombre ou dans de mauvaises conditions.

C’est pour cela qu’il est important de suivre quelques gestes de précaution quand vous adoptez une nouvelle plante, même si elle parait saine dans le magasin.

Les fenêtres ouvertes

Eh oui ! Une grande partie des ravageurs de nos plantes d’intérieur vivent naturellement dans nos jardins ou la nature qui nous entourent. Ils sont souvent ailés ou tellement petits et légers que le vent les transporte. Chaque fenêtre ouverte est une invitation pour eux.

Nos courses

Ou plus précisément nos fruits et légumes frais. Ne me lisez pas avec des yeux ronds, j’ai déjà trouvé des cochenilles sur mes bananes ou mes avocats. Les ravageurs vivent aussi dans les champs et les serres de nos maraîchers et agriculteurs. Il est tout à fait possible qu’ils voyagent sur les fruits et légumes et se répandent par la suite dans vos plantes.

Les substrats

C’est particulièrement vrai pour les substrats de mauvaise qualité où les précautions nécessaires n’ont pas été prises pour assurer un substrat sain. Les moucherons de terreau sont particulièrement communs dans ce cas. Malheureusement, il arrive parfois que certains terreaux de bonne qualité soient aussi contaminés, mais c’est assez rare et concerne généralement juste un lot en particulier.

Pourquoi les ravageurs s’attaquent-ils plus à certaines plantes que d’autres ?

Si vous avez déjà eu des ravageurs à la maison, vous avez peut-être remarqué qu’ils s’attaquent souvent plus à certaines plantes alors que leurs voisines sont totalement ignorées. 

En réalité, certaines plantes attirent les ravageurs plus que d’autres. Ce sont en général des plantes fragilisées. Une sombre histoire de phéromones, il me semble… Les plantes n’ayant pas un entretien adapté, c’est-à-dire celles qui ne reçoivent pas les conditions de culture nécessaire à leur bonne (exposition, arrosage, températures…) sont plus fragiles, car elles puisent dans leurs réserves pour survivre. Elles sont alors des proies tentantes pour les ravageurs.

C’est aussi le cas des jeunes plantes ou des plantes en convalescence, ou encore des plantes à croissance très rapide, comme les Colocasia ou les Alocasia

Mais certains ravageurs sont inféodés à une plante ou à un type de plantes en particulier, autrement dit qu’elles ne peuvent se nourrir que de cette plante-ci. C’est le cas de certains pucerons, comme le puceron noir des fougères.

Certaines plantes sont particulièrement sensibles aux ravageurs, notamment les espèces à croissance rapide.

Les plantes à croissance rapide, comme les Colocasia, sont sous sujettes à des attaques lorsqu’elles sont affaiblies, notamment en hiver.

La marche à suivre si vous découvrez des ravageurs dans l’une de vos plantes

Le plus important, lorsque l’une de nos plantes ne va pas bien, c’est d’agir rapidement. Voici la marche à suivre en cas d’attaque de ravageurs.

Agir de suite !

  1. Identification : une plante ne parait pas en forme ? Vite, observez-la de près. Si c’est un ravageur, passez à l’étape 2 tout en essayant de l’identifier. N’hésitez pas à comparer vos observations à des photos d’ouvrages ou de blog si vous avez un doute.
  2. Isolement : toute plante attaquée devrait être isolée afin de ne pas contaminer le reste de votre collection. Pensez à isoler aussi les plantes voisines, même si elles ne présentent pas de signes, au cas où. Si vous n’avez pas de pièce à part pour les installer, vous pouvez utiliser une grande caisse en plastique transparente pour faire comme une petite serre-hôpital. 
  3. Traitement : une fois le ravageur identifié, il faut traiter. J’évite personnellement toute utilisation de pesticides pour des raisons écologiques, mais aussi de survie : Sacha et moi vivons au milieu de ma jungle, il est hors de question de nous empoisonner en même temps. Choisissez un traitement adapté, respectez les dosages le cas échéant et surtout, soyez régulier(e) dans votre application. Trop souvent, nous avons tendance à traiter une fois et nous dire que c’est fini. En réalité, il faut maintenir notre attention pour au moins la durée d’un cycle de vie du ravageur, voire un peu plus. 

La convalescence

  1. Ajustement de l’entretien : les plantes attaquées sont généralement affaiblies par un entretien non adapté. En même temps que le traitement, déterminez ce qui n’allait pas et ajustez en conséquence : est-ce une exposition insuffisante, des arrosages trop espacés, un problème de température ou d’humidité ? 
  2. Observation accrue : une fois le traitement terminé, votre plante peut reprendre sa place dans votre jungle. Ouf, je suis certaine qu’elle vous manquait ! Mais gardez un œil attentif sur elle les semaines qui suivent. Si jamais un insecte avait échappé au traitement, ça sera dommage de lui laisser l’occasion de se venger en créant une nouvelle armée, n’est-ce pas ? 
  3. À la reprise croissance, un peu d’engrais : c’est uniquement lorsque la plante a repris sa croissance (nouvelles feuilles saines) que vous pouvez lui donner à nouveau de l’engrais. Pendant l’attaque ou le traitement, l’engrais ne lui serait pas bénéfique. Ça ferait le même effet que manger une raclette alors que vous avez déjà l’estomac mal en point…
Agir rapidement permet d'éviter une contamination de toute votre collection !

Le plus important, c’est d’agir rapidement pour éviter que les ravageurs ne se propagent dans toute votre collection.

Apprendre à vivre avec les ravageurs

La plupart des ravageurs de nos plantes d’intérieur vivent dans notre environnement au quotidien. Une éradication complète est non seulement une mission impossible, mais aussi un véritable poison. C’est de cette manière que l’agriculture moderne détruit nos écosystèmes après tout. 

Le plus simple est et de cohabiter avec eux, en s’assurant que nos plantes sont en bonne santé et donc capables de résister à quelques ravageurs. J’ai toujours quelques thrips dans ma jungle. Mais si mes plantes sont correctement entretenues et que les populations de ravageurs sont maintenues à un seuil bas, la cohabitation est tout à fait possible. Ça fait déjà 6 ans que ça dure  ! 

Je n’interviens qu’en cas de gonflement des populations. Auquel cas, si l’attaque est locale (une plante en particulier), je traite manuellement et en fonction du ravageur. Sinon, je dégaine mon arme secrète : la lutte intégrée, ou lutte biologique. Je vous prépare un article particulier à ce sujet. 

D’ici là, n’hésitez pas à poser vos questions dans les commentaires ou à me contacter directement.

Bon jardinage et profitez bien de vos plantes !

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