Vous venez d’acheter une nouvelle plante d’intérieur ? Ou peut-être que l’on vient de vous l’offrir ? Je suis certaine que vous avez hâte de l’installer chez vous. Mais ne soyez pas trop impatient.e. Il y a quelques précautions à prendre pour vous assurer que votre nouvelle colocataire commence sa vie avec vous sur le bon pied (ou la bonne racine).
À quoi ça sert ?
Non, non, je ne parle pas de l’âge, mais bien de la période d’isolement. Historiquement, et même encore aujourd’hui, des arrivants sur un nouveau territoire étaient tenus à l’écart le temps de s’assurer qu’ils n’apportaient pas avec eux de potentielles maladies. Cette période durait 40 jours, d’où la quarantaine.
En vérité, nous devrions faire exactement la même chose lorsque nous apportons une nouvelle plante à la maison. Les pépinières de production, les magasins ou les jardineries ne sont pas à l’abri des insectes ravageurs ou des maladies. Même si vous avez pris le temps d’inspecter votre plante, il n’est pas impossible qu’un indésirable se soit caché dans un coin.
Le problème, c’est que, si vous insérez votre plante sans précaution dans votre jungle, cet indésirable pourrait bien contaminer la nouvelle plante, mais aussi ses voisines. De fil en aiguille, c’est toute votre collection qui se retrouverait à la merci d’une invasion de cochenilles, de pucerons ou d’acariens !
Mettre en place une quarantaine à la maison
Quand nous achetons une nouvelle plante, ou parfois lorsque nous identifions une plante contaminée dans notre jungle, la mise en quarantaine permet d’éviter toute contamination de notre collection.
Une quarantaine, à notre échelle, c’est isoler notre plante dans un coin de la pièce, voire idéalement dans une autre pièce, pour éviter que les bestioles ne se promènent. Cependant, cet emplacement à part nécessite d’avoir tout de même de bonnes conditions de croissance pour nos plantes : lumière, température, humidité, etc.
Je l’accorde, ce n’est pas toujours évident. Personnellement, je n’ai absolument pas la place, puisque tous les emplacements pouvant accueillir des plantes sont occupés. C’est pour cela qu’il existe la méthode de la “box”.
La box, c’est une simple boite en plastique transparente. Il suffit d’installer la plante à isoler dedans et de la refermer. Hop ! La plante est en quarantaine et le reste de notre jungle est en sécurité, même si les deux sont installées devant la même fenêtre.
Que faire pendant la quarantaine ?
Une fois que votre nouvelle plante est installée dans sa zone de quarantaine, il ne faut pas l’oublier. Bien au contraire ! Il va falloir y être attentif(ve) pendant les 5 semaines qui viennent. Le but du jeu : apprendre à la connaître et surveiller le potentiel développement d’une invasion.
Certain(e)s en profitent pour traiter leurs plantes de manière préventive, que ce soit avec des produits ou en lutte biologique. Cela permet effectivement de couper court à tout développement de ravageurs, mais il faudra le faire plusieurs fois. De mon côté, je préfère garder un œil ouvert et n’intervenir que si nécessaire.
Une boîte transparente peut servir d’espace de quarantaine pour vos nouvelles plantes.
Le grand nettoyage
Quand nous achetons une nouvelle plante, la quarantaine devrait être indispensable, mais il faut bien avouer qu’elle est ennuyeuse. Vous et moi préférons avoir notre nouvelle plante directement installée chez dans notre jungle, pour en profiter directement. Sans oublier que nous n’avons pas forcément la place pour l’installer.
Une douche en cas de doute
Que nous fassions la quarantaine ou pas, la première chose à faire lorsque nous introduisons une nouvelle plante à la maison est un grand nettoyage. Le passage à la douche n’est pas indispensable, sauf si vous avez repéré un ou deux ravageurs ou que vous avez un doute sur leur présence.
La douche peut se faire dehors (à la belle saison) ou simplement dans votre salle de bain. Utilisez de l’eau à température ambiante (18-20°C) pour ne pas donner un choc thermique à vos plantes.
N’hésitez pas à utiliser un peu de pression et nettoyer tous les recoins de la plante. La pression du jet d’eau va permettre de décrocher les éventuels insectes ou œufs cachés dans le feuillage.
Cela permet aussi de dépoussiérer le feuillage, ce qui parfois un peu compliqué à faire autrement sur les feuillages très fins (Asparagus, Adianthum, etc.).
N’hésitez pas non plus à bien mouiller le substrat, voire de le détremper. Cela peut paraître un peu impressionnant, mais l’idée est de le lessiver. Souvent, les pépinières de production utilisent une quantité importante d’engrais, sans que vous sachiez lesquels. Lessiver le substrat permet de supprimer les éléments compris dans le sol, en évitant ainsi un stock important au point d’abîmer les racines ou une réaction non souhaitée en cas de mélange avec vos propres produits.
Un nettoyage manuel
Le nettoyage se fait feuille par feuille, à l’aide d’un chiffon et d’une solution nettoyante. Vous pouvez trouver des savons horticoles, voire des sprays, tout prêts dans le commerce. Certains ont des propriétés insecticides qui peuvent être intéressantes.
J’utilise un mélange maison très simple, à base de savon de Castille et d’eau. Le savon de Castille remplace le savon noir horticole, car il est un peu moins agressif pour les feuillages fragiles. Vous pouvez le trouver dans une parapharmacie ou en ligne. Je dilue en général 5 ml dans 1 L d’eau tiède (la chaleur facilite la dissolution).
Si vous choisissez un savon noir, assurez-vous qu’il soit bien à destination des plantes (celui pour le ménage est trop puissant et va brûler les plantes) et respectez bien le dosage prescrit par le fabricant.
Vaporisez le produit sur les feuilles et nettoyez-les délicatement, dessus et dessous, avec un chiffon pour retirer les saletés, la poussière, les traces de calcaire et les éventuels invités. Le rinçage n’est pas indispensable, mais je vous le recommande si vous utilisez du savon noir. Gardez les plantes hors d’atteinte du soleil direct jusqu’à ce qu’elles soient sèches.
Un grand nettoyage est indispensable lorsque que l’on vient d’acheter une nouvelle plante
L’acclimatation des nouvelles plantes d’intérieur
Choisir la bonne place
Après le grand nettoyage (et la quarantaine), il est temps d’installer notre nouvelle plante dans sa nouvelle maison. Les plantes n’apprécient pas vraiment être déplacées. Ce n’est pas dans leur nature de changer de maison tous les trois jours. Il est donc important de bien choisir sa place dès le début.
Cela ne veut pas dire qu’elle devra absolument rester à la même place toute sa vie. Mais simplement qu’il vaudrait mieux ne pas la déplacer tous les deux jours, le temps qu’elle prenne ses marques.
Comme toujours avec les plantes, le plus important est la lumière. Choisissez-lui une exposition qui convient à ses besoins et qui laisse assez de place pour se développer sur les mois à venir (au minimum. La température, l’humidité sont généralement assez similaires d’une pièce à l’autre, à l’exception de la salle de bain et de la cuisine.
Observez, observez, observez…
Une fois installée, observez-la pendant les jours et semaines à venir. Observez si elle se plait à cet endroit. Prenez-note des signes qu’elle donne lorsqu’elle commence à avoir soif. Guettez tout symptôme d’une potentielle invasion, surtout si elle n’est pas passée par la case quarantaine.
Attention, je ne dis pas que vous devez avoir le nez collé aux feuilles toute la journée tous les jours. Mais un petit coup d’œil le matin doit devenir votre rituel. Et si c’est un genre de plantes que vous ne connaissiez pas avant, n’hésitez pas à prendre des notes.
J’ai un carnet spécial jungle à la maison, qui me permet de me souvenir si telle plante est particulièrement expressive, ou telle plante particulièrement sensible aux pucerons… C’est toujours utile pour comprendre ce qui se passe.
Et bien sûr, si vous voyez le moindre problème, agissez rapidement. Plus un problème est pris en compte rapidement, plus il sera simple à régler et moins la plante puisera dans ses réserves pour compenser.
Rempoter ou ne pas rempoter lorsqu’on vient d’acheter une plante ?
Dernière petite question qui revient souvent lorsque nous adoptons une nouvelle plante : faut-il la rempoter tout de suite ?
Il y a deux écoles. Celles et ceux qui rempotent d’office, souvent parce qu’ils ont eu une (très) mauvaise expérience précédemment, notamment avec des substrats contaminés. Et il y a les jardinier(e)s qui préfèrent laisser le temps aux plantes de s’acclimater avant de les embêter encore plus.
Je suis la deuxième école, probablement parce que je n’ai jamais eu de souci avec les substrats de pépinière. Pour tout dire, certaines de mes plantes sont toujours dans leur substrat d’origine, plusieurs années plus tard.
Je ne rempote les nouvelles plantes que lorsque c’est nécessaire : lorsque la plante a besoin de passer dans un pot plus grand, auquel cas j’attends qu’elle s’acclimate avant ; ou lorsque le substrat n’est pas en bon état ou pas adapté, auquel je rempote de suite.
Prêt(e) à acheter une plante supplémentaire pour votre jungle ?
Acheter une plante d’intérieur est toujours, pour moi, une source de joie. Mais cela peut devenir une source de stress si vous ne prenez pas quelques précautions avant de l’introduire dans votre collection.
Tout d’abord, un bon nettoyage et, si cela est possible, une période de quarantaine. L’idée est de s’assurer que notre nouvelle plante ne va pas devenir, malgré elle, la source d’une contamination générale.
Ensuite, une période d’acclimatation, où l’observation sera capitale. Elle permet de faire connaissance avec votre plante, ses signaux, ses besoins et si elle se plait dans sa nouvelle maison.
Cette période peut être plus ou moins longue, et c’est tout à fait normal. Chaque plante est différente et c’est un apprentissage à chaque fois, plus ou moins rapide selon nos connaissances et notre expérience.
Une fois qu’elle et vous avez pris vos marques, tout ira bien. Vous allez reprendre votre routine habituelle, à laquelle cette nouvelle plante sera parfaitement intégrée. Vous êtes libre d’acheter une nouvelle plante (si vous n’avez pas craqué avant).
Bon jardinage et profitez bien de vos plantes !
